Crise des migrants : la Biélorussie accusée d'"instrumentalisation orchestrée d'êtres humains" au Conseil de sécurité de l'ONU
A l'issue d'une réunion d'urgence à huis clos, les membres occidentaux du Conseil de sécurité ont déploré, jeudi, une "déstabilisation de la frontière extérieure de l'UE".
Ce qu'il faut savoir
Escalade diplomatique entre la Biélorussie et l'UE. Les membres européens et américain du Conseil de sécurité de l'ONU ont condamné, jeudi 11 novembre, une "instrumentalisation orchestrée d'être humains" par Minsk à la frontière avec la Pologne afin de "déstabiliser la frontière extérieure de l'Union européenne". Les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni, l'Irlande, la Norvège et l'Estonie estiment que l'objectif de la Biélorussie est aussi "de déstabiliser les pays voisins" et "de détourner l'attention de ses propres violations croissantes des droits humains". Suivez notre direct.
Minsk menace de couper le gaz. En réponse à d'éventuelles sanctions, le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, a menacé, jeudi, de suspendre le fonctionnement du gazoduc Yamal-Europe qui traverse le pays et livre du gaz russe aux Européens. La cheffe de l'opposition biélorusse, Svetlana Tikhanovskaïa, a comparé cette menace à "du bluff", qu'elle ne prendrait "pas au sérieux", en raison des intérêts russes qui pourraient être compromis en cas de suspension.
Tikhanovskaïa soutient les sanctions contre Minsk. L'opposante a estimé que la voie diplomatique n'était plus suffisante car "ce régime ne comprend que la force du pouvoir". "Les sanctions sont peut-être le seul levier dont dispose l'Union européenne pour faire changer le comportement de Loukachenko", a-t-elle avancé.
Berlin pousse en faveur de nouvelles sanctions. Le ministre allemand des Affaires étrangères a jugé qu'il était "grand temps de tirer les conséquences" de la crise des migrants que la Biélorussie est accusée d'orchestrer aux frontières de l'Europe. Lors d'un nouvel entretien téléphonique, jeudi, avec la chancelière Angela Merkel, le second en deux jours, le président russe, Vladimir Poutine, a appelé l'Union européenne à rétablir les contacts avec le Bélarus pour désamorcer la crise.
Des milliers de personnes bloquées à la frontière. Sur le terrain, l'inquiétude se cristallise sur le sort de plus de 2 000 personnes bloquées dans un camp de fortune côté biélorusse, où elles se réchauffent en brûlant du bois pour supporter des températures proches de 0 °C.