Brésil : la ville champignon de Sao Paulo est passée de l'euphorie immobilière à la dépression
La capitale économique du géant sud-américain a connu des années fastes sur le plan immobilier, mais la crise apparue en 2015 n'en finit pas de plomber un marché dépressif.
Après des années de prix exorbitants, le secteur immobilier dans les grandes villes brésiliennes se porte mal. Sao Paulo, la capitale économique du géant sud-américain où vivent 12 millions d'habitants, n'y échappe pas.
Un marché dans le rouge
Les panneaux "à louer" et "à vendre" se sont multipliés ces derniers mois devant les immeubles des quartiers résidentiels, mais la profusion de choix n'attire ni les acheteurs, ni les locataires. Dans la mégalopole, cœur financier du pays, près d'un quart des locaux commerciaux sont vides. L'état des lieux s'explique notamment par le contexte des années passées : entre 2008 et 2013, l’explosion des prix des loyers à Sao Paulo avait atteint 190%, et même 230% à Rio de Janeiro. Le taux de chômage a bondi de 6% à 13% en six ans et l’accès au crédit coûte cher. Les agents immobiliers, comme Fabio Benayoun, font grise mine. Après l'euphorie, voici venu le temps de "la dépression immobilière", alors que le marché brésilien, dit-il, a reculé de 70%.
Il y a quatre ans, on vivait en pleine bulle immobilière. Là, les constructeurs traversent un moment de crise profonde. Des acheteurs qui avaient prévu de payer leur bien sur cinq ou six ans rendent leurs immeubles, car ils n’ont pas les moyens de payer.
Fabio Benayoun, agent immobilier à Sao Pauloà franceinfo
Plongé dans une crise économique inédite, le marché brésilien de la construction civile se situe dans le rouge, depuis la quatrième année consécutive.
L'attente d'un retournement du marché
De nouvelles mesures ont été récemment annoncées par la banque de prêt immobiliers du gouvernement, la Caixa Economica, freinant davantage encore l’achat d’appartements neufs ou anciens. Le Français Maxime Barkatz investit dans l’immobilier en réhabilitant des immeubles à Sao Paulo depuis 2014. Ce professionnel de l'immobilier est arrivé au Brésil à la fin du cycle prospère, mais il demeure optimiste. "De nombreux investisseurs institutionnels se sont positionnés au Brésil en anticipant un retournement de marché dans les prochaines années", déclare-t-il, ajoutant que ceux qui sont arrivés pendant les meilleures années du Brésil, entre 2010 et 2013, ont en général fait de mauvais investissements.
Une agence vient de lancer un immeuble de logements de 10m2, entièrement meublés, à 10 000 reals le m2, soit un peu moins de 3 000 euros. Un coup de publicité assuré pour les promoteurs, mais un investissement risqué, en temps de crise, pour les acheteurs potentiels d'une toute petite surface.
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