L'ombre de Lula plane sur l'élection présidentielle au Brésil
Fernando Haddad, qui a remplacé pour le Parti des travailleurs il y a seulement quatre semaines Lula, est loin d'être aussi populaire que l'ex-président.
Le premier tour de l’élection présidentielle au Brésil, dimanche 7 octobre, met fin à une campagne particulièrement clivante. Crédité de 36% d’intentions de vote dans les derniers sondages, le candidat d’extrême droite, Jair Bolsonaro, dispose d’une large avance sur son adversaire Fernando Haddad. En deuxième position, avec 22%, le candidat désigné par le Parti des travailleurs (PT) pour remplacer Lula peine à s’imposer. Condamné à douze ans de prison pour des chefs d’accusation contestés, l’ancien président Lula reste malgré tout une figure centrale de cette campagne.
Lula, présent dans tous les débats
A chacun des meetings de Fernando Haddad, le nom, le visage de Lula sont associés. Il y a un peu plus d'un mois, lorsque le Parti des travailleurs avait encore l’espoir qu’il se représente, 40% des Brésiliens disaient vouloir voter pour lui. Et même s’il n’a pas pu quitter sa cellule, Lula est resté présent dans tous les débats. "Lula, c’est l’absent-présent de cette élection", résume le politologue Carlos Milani. "Tout le monde rappelle Lula. Même Bolsonaro est allé au Nordeste pour dire 'c’est vraiment dommage que Lula soit en prison, mais il a dû faire quelque chose pour le mériter.' Il ne veut pas trop frapper Lula mais il faut qu’il prenne position."
"C'est vraiment lui le problème, parce qu'il est charismatique"
Les militants de Bolsonaro ne prennent pas autant de pincettes. Pour eux, Haddad n’est que le pantin de Lula. Marilsa par exemple, dit qu’elle n’est pas dupe : elle sait qui donne les ordres du côté du Parti des travailleurs. "C’est toujours Lula, c’est lui qui donne les consignes depuis la prison, et ses amis et ses avocats qui lui rendent visite sortent avec les discours déjà écrits. C'est vraiment lui le problème, parce qu'il est charismatique."
C’est surtout un problème pour Fernando Haddad : son discours n’est pas aussi convaincant, il a eu du mal à mobiliser tous les fans de Lula. Le camp d’en face semble, lui, plus déterminé.
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