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Cameroun : le scénario de l'enlèvement du prêtre

Que s'est-il passé dans la nuit de mercredi à jeudi, au moment où le prêtre Georges Vandenbeusch a été enlevé ? Le scénario commence à se dessiner. Une "quinzaine d'hommes", venus à motos, seraient arrivés dans la paroisse de Nguetchewe qu'ils auraient "saccagée". Une enquête a été ouverte à Paris.
Article rédigé par Lucas Roxo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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L'enlèvement du curé français Georges Vandenbeusch, dans la nuit de mercredi à jeudi au Cameroun, commence à se préciser. Ce jeudi soir, de nouvelles informations permettent d'en savoir un peu plus sur ce qu'il s'est réellement passé. 

Tout s'est passé dans la paroisse de Nguetchewe, au nord du Cameroun, près de la frontière avec le Nigeria. C'est aux alentours de 23h que les soeurs de la paroisse ont entendu du bruit. Elles étaient enfermées dans leur chambre, mais plusieurs hommes ont réussi à les faire sortir. Ils étaient trois et parlaient anglais, selon le vicaire général, Henri Djionyang : "Ils les ont faits sortir et ont demandé si les soeurs avaient de l'argent sur elles, de la monnaie étrangère, des euros. Elles ont dit non ". 

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Le temps de passer un coup de téléphone

Une version confirmée par Mgr Gérard Daucourt, évêque de Nanterre, au cours d'une conférence de presse à l'évêché : "Les ravisseurs, qui étaient une quinzaine, sont arrivés sans voiture dans la nuit. Ils sont d'abord allés dans la maison des soeurs pour trouver de l'argent, il n'y en avait pas, et le Père George a eu le temps de prévenir l'ambassade ".

Ce répit a permis au prêtre d'appeler au téléphone l'attaché militaire de l'ambassade de France à Yaoundé avec lequel il était fréquemment en contact. Un appel qui n'a pas suffi, puisque les hommes sont rapidement arrivés dans sa chambre, à une centaine de mètres. Les secours sont eux arrivés trop tard. 

Ils cherchaient le coffre-fort

"Ils ont du forcer la porte de la chambre du père. Un jeune homme qui avait vécu toute la scène a vu des hommes armés amener le père pieds nus traverser le village et partir à moto ", raconte Henri Djionyang. Après avoir "défoncé"  la porte de la chambre du père, ils ont "tout saccagé" . "Ils cherchaient le coffre-fort, mais comme ils n'arrivaient pas à l'ouvrir, ils ont décidé de partir avec le père Georges."

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En tout, l'opération aurait duré quarante minutes. Les hommes n'étaient pas masqués, l'un d'eux portait un treillis alors que les autres étaient habillés en civil. Ils auraient laissé exactement 309 munitions de kalachnikov sur place. 

Vers le Nigeria, à moto

Après avoir enlevé le père Georges Vandenbeusch, le groupe d'hommes est donc reparti. Selon le gouverneur de la province, Awa Sonka, le commando était composé "d'une dizaine d'hommes, venus à moto, qu'ils ont laissées à environ un kilomètre de la mission".

Une valise contenant un chéquier au nom du Père Georges a été retrouvée un peu plus tard sur la route menant à la frontière nigériane, ce qui porte à croire que les hommes se sont dirigés vers le Nigeria avec le père Vandenbeusch. 

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