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Canada: espionnage potentiel autour du Premier ministre Justin Trudeau
C’est une étrange découverte qu’ont fait nos confrères de Radio Canada. Au cours d’un reportage, ils ont découvert, autour du Parlement et des bureaux du Premier ministre à Ottawa, des appareils permettant de capter les données des téléphones portables passant dans le secteur. Du matériel espion que les autorités affirment ne pas avoir déployé. Le mystère reste entier.
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Des intercepteurs d’IMSI ont été repérés à proximité du Parlement et des bureaux du Premier ministre du Canada. En clair, ces bornes récupèrent la carte d’identité du mobile qui passe dans son secteur, dans un rayon de 500 mètres. L’IMSI ou «Identité internationale d’abonnement mobile» fournit l’indicatif du pays du mobile, le réseau auquel il est abonné et le numéro d’abonnement.
Un vrai «mouchard» qui renvoie vite vers le propriétaire du téléphone. Mais l’intercepteur peut également être équipé d’un dispositif d’enregistrement des données, des SMS notamment. Selon Radio Canada, certains modèles peuvent même écouter les conversations.
«Le territoire couvert par les intercepteurs d'IMSI que nous avons détectés engloberait donc, notamment, toute la colline du Parlement, l'édifice Langevin où le Premier ministre Trudeau a ses bureaux, la Défense nationale, l'ambassade des Etats-Unis et l'ambassade d'Israël», précise Radio Canada.
A qui profite le crime?
Selon Les Goldsmith, président de la société qui a fourni aux journalistes l’appareil de détection, «les plus grands utilisateurs d'intercepteurs d'IMSI sont les forces de l'ordre et les agences fédérales, mais aussi le crime organisé ainsi que les services de renseignement étrangers».
Le ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, a affirmé que les appareils n’ont pas été posés par les services du renseignement canadien ni de la Gendarmerie royale du Canada (GRC). Cette dernière a pourtant admis utiliser de tels appareils. Selon le journal La Presse, la GRC affirme que leur usage est «entièrement conforme» aux lois. A savoir, sous couvert de l’autorisation d’un juge sauf en cas d’extrême urgence.
La presse écoutée
L’affaire fait beaucoup de vagues à Ottawa. Car elle survient quelques mois seulement après le scandale de la surveillance électronique de journalistes au Québec. Leurs informations ont été captées par la police du Québec et celle de la ville de Montréal. Dans la foulée, pour protéger la presse, un projet de loi est à l’étude. Mais les dénégations de la police ne convainquent pas tout le monde.
Ceux qui dédouanent la police canadienne penchent pour de l’espionnage étranger. Un spécialiste anonyme, membre d’une agence fédérale, a été contacté par Radio Canada. Il dit avoir eu connaissance de l’utilisation par les Russes de ce type d’appareil. Moscou qualifie de «fausse et sans fondement» toute suggestion de sa participation. Et selon Radio Canada, la Russie pointe du doigt les Etats-Unis en rappelant les révélations de Wikileaks.
L'arroseur arrosé en quelque sorte!
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