Reportage Le Canada plafonne les demandes de visas pour les étudiants étrangers

Le Canada a annoncé la mise en place d'un plafond sur les permis d'études internationaux, alors que le nombre d'étudiants étrangers explose et que la crise du logement s'accentue, selon le gouvernement.
Article rédigé par franceinfo - Justine Leblond
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Le tampon de l'immigration appliqué sur un passeport. (RICHARD GOERG / PHOTOGRAPHER'S CHOICE RF)

Le Canada a annoncé le 22 janvier la mise en place d’un plafond pour les demandes de visas pour les étudiants étrangers pour les deux prochaines années, alors qu'il accueille un million d'étudiants étrangers. À l'université de Calgary, le ratio atteint un étudiant sur cinq.

Daya Karr a quitté l'Inde pour s'établir sur ce campus de l'ouest du pays. Il lui a fallu quatre mois pour décrocher un job étudiant, et aujourd'hui, elle est partagée sur la décision des autorités canadiennes.

"D'un côté, je pense que ce n'est pas une bonne chose, parce que j'ai un jeune frère en Inde et je voudrais qu'il vienne ici avec moi, explique la jeune femme de 19 ans. Mais si je pense au quotidien ou à ce qu'il se passe dans le pays, je crois que c'est une bonne décision de limiter le nombre d'étudiants étrangers, mais pas de plafonner complètement."

L'étudiante en ingéniérie plaide plutôt pour un meilleur ciblage des étudiants. "Si le candidat a un bon dossier scolaire et que venir ici peut lui assurer un bon avenir, alors il devrait être autorisé à venir", affirme-t-elle.

"Si quelqu'un prend juste des cours aléatoires pour venir dans le pays et qu'il ne participe pas vraiment à l'économie nationale, je pense qu'il ne devrait pas être autorisé à venir." 

Daya Karr, étudiante indienne à l'université de Calgary

à franceinfo

Le Canada a décidé de limiter les entrées sur le territoire, notamment pour répondre à la crise du logement que traverse le pays. Pour les étudiants étrangers, trouver un travail ou un logement est devenu un vrai parcours du combattant. Daya Karr a, par exemple, mis quatre mois avant de décrocher un job étudiant. Quant à Matuesz Salmassi, originaire de Californie, il a eu du mal à se loger.

"Pendant la plupart des années où j'ai vécu à Calgary, j'ai vécu dans des logements locatifs vraiment surpeuplés, qui n'ont fait que se dégrader."

Matuesz Salmassi, étudiant américain à l'université de Calgary

franceinfo

Le jeune homme dénonce aussi des frais de scolarité internationaux qui "sont montés en flèche". Le gouvernement canadien assure que c’est pour répondre à cette crise du logement et au manque d’accès aux services de santé qu'il plafonne le nombre de visas étudiants.

La solution ne convainc toutefois pas le porte-parole de l’association des étudiants de l’université Nathan Ross. "Je ne comprends pas pourquoi on n'investit pas davantage dans la construction de maisons. Cela met une pression injuste sur les étudiants étrangers et cela braque les projecteurs sur eux, ils ne le méritent pas." En 2024, le Canada prévoit d'octroyer 364 000 permis d'études internationaux, soit 35% de moins que l’année dernière.

Le Canada plafonne les demandes de visas pour les étudiants étrangers. Reportage de Justine Leblond

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