Centrafrique : la France prête à "désarmer les milices" par "la force"
Après un discours ferme de François Hollande, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a rappelé les contours de la mission française en Centrafrique.
François Hollande veut être ferme en Centrafrique. Le chef de l'Etat l'a montré, à l'issue du sommet sur la paix et la sécurité en Afrique, à Paris, samedi 7 décembre. Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a lui aussi durci le ton contre les milices armées, accusées de terroriser la République centrafricaine.
Jusqu'à 1 600 soldats français
Depuis Paris, François Hollande a annoncé que le contingent français atteindrait 1 600 hommes samedi soir, soit 400 de plus qu'annoncé jusqu'à présent. "Il n'y en aura pas davantage, ça suffira (ce sera l'effectif qui demeurera autant que nécessaire pour cette mission", a-t-il affirmé. La force africaine, actuellement composée de 2 500 soldats, va être portée à 6 000 hommes.
Pour Jean-Yves Le Drian, "le périmètre d'aujourd'hui suffit". Le ministre de la Défense, interrogé sur i-Télé "n'imagine pas envoyer des renforts".
Les effectifs français demeureront dans le pays "autant que nécessaire pour cette mission", a souligné le chef de l'Etat français, alors que Paris n'évoquait jusqu'à présent qu'une intervention limitée dans le temps, autour de six mois.
"Désarmer toutes les milices"
Les soldats de Sangaris auront désormais pour mission prioritaire de "désarmer toutes les milices et groupes armés qui terrorisent les populations" et de mettre fin aux exactions. "Selon mes informations, il y en a peu aujourd'hui, alors que sur la seule journée de jeudi, les chiffres étaient effrayants", a précisé le chef de l'Etat. Samedi, la Croix-rouge a comptabilisé 394 morts dans les morgues, les lieux de culte et les rues de Bangui, la capitale.
"S'ils ne veulent pas (désarmer), on utilise la force", ajoute Jean-Yves Le Drian, évoquant une "responsabilité historique" de la France.
"Organiser des élections avant 2015"
"Je ne veux pas individualiser la responsabilité. Mais (...) on ne peut pas laisser en place un président qui n’a rien pu faire, a laissé faire", a commenté François Hollande, dans un entretien à RFI. Le président centrafricain Michel Djotodia (issu des rangs de l'ex-Séléka) est censé quitter le pouvoir fin 2014, avant l'organisation d'élections en 2015.
L'idée est d’aller le plus vite possible vers les élections, pour qu’il y ait une autorité légitime", a-t-il précisé, "avant 2015". "Pour qu’il y ait des élections, il faut qu’il y ait un état civil et une organisation (...) mais j'ai confiance", a assuré François Hollande, en vantant le succès de l'opération militaire française au Mali et la tenue d'une élection présidentielle anticipée.
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