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Chine : 29 morts dans une attaque au couteau dans une gare

Des assaillants armés de couteau ont tué 29 personnes et en ont blessé 130 samedi soir dans une gare du sud-ouest de la Chine: une attaque "terroriste" selon Pékin, qui désigne les séparatistes ouïghours. Au moins quatre assaillants ont été abattus par la police.
Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Reuters)

Des victimes et des témoins ont raconté que les agresseurs, vêtus de noir et le visage dissimulé, avaient fait irruption dans la gare de Kunming, capitale de la province du Yunnan, poignardant les voyageurs qui faisaient la queue pour se procurer un billet. La police a abattu au moins quatre des assaillants et était à la poursuite
des autres, ont affirmé les médias officiels.

Le gouvernement local a attribué l'attaque aux séparatistes ouïghours de la province du Xinjiang (nord-ouest), musulmans turcophones qui se disent victimes d'une politique répressive à l'égard de leur religion, de leur langue et de leur culture de la part des Han, ethnie fortement majoritaire de Chine.

Yang Hanfei, une des victimes, blessé à la poitrine et au dos, a raconté qu'il était en train d'acheter un billet de train lorsque les agresseurs se sont approchés de lui, et qu'il avait tenté de s'échapper dans la foule. "J'ai vu une personne venir droit sur moi avec un long couteau et j'ai pris la fuite avec d'autres personnes ", a-t-il ajouté, précisant que plusieurs d'entre elles "étaient tombées sur le sol ".

Ceux qui ont échappé aux meurtriers tentaient désespérément de retrouver leurs proches perdus de vue dans le grand hall de la gare jonché de valises, de chaussures et de lunettes.

Les assaillants portaient les mêmes vêtements de couleur noire, a indiqué l'agence China News Service, citant des témoins. De nombreuses personnes s'étaient rassemblées à l'extérieur de la gare
parmi les policiers et le personnel médical. Selon un autre témoin, certains des attaquants avaient le visage caché.

Ban Ki-moon condamne l'attaque

Ce type d'attaque visant des civils est rare : la région de Yunnan, ou s'est déroulée l'attaque est à 1.600 km de la région du Xinjiang, où vivent les Ouïghours, à qui l'attaque est imputée.

Le seul autre cas d'attaque imputé aux Ouïghours en dehors de leur région date d'octobre dernier : trois Ouïghours d'une même famille avaient péri en précipitant leur voiture chargée de bidons d'essence contre l'entrée de la Cité interdite, une attaque-suicide qui avait fait également deux morts et 40 blessés dans la foule.
  
Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a condamné l'attaque contre les civils. "Rien ne peut justifier le meurtre de civils innocents ", a-t-il ajouté en espérant "que les responsables soient traduits en justice ".

 

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