Les Etats-Unis sanctionnent des dirigeants de Hong Kong, une nouvelle étape dans le bras de fer avec Pékin
Le gouvernement américain a adopté des sanctions contre onze dirigeants hongkongais. Les autorités chinoises à Hong Kong ont condamné les sanctions américaines, en les qualifiant de "barbares et grossières".
Washington a encore durci son affrontement avec Pékin. Les Etats-Unis ont annoncé, vendredi 7 août, des sanctions contre onze dirigeants hongkongais, dont la cheffe de l'exécutif Carrie Lam. Le gouvernement américain a gelé les avoirs de la dirigeante, mais aussi ceux des secrétaires à la Sécurité et à la Justice ou encore du chef de la police, accusés de chercher à restreindre l'autonomie du territoire et "la liberté d'expression ou de réunion" de ses habitants.
"Les Etats-Unis soutiennent le peuple de Hong Kong et nous utiliserons nos outils et nos autorités pour cibler ceux qui portent atteinte à son autonomie", a déclaré le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin. De son côté, le bureau de représentation du gouvernement chinois à Hong Kong a condamné les sanctions américaines, les jugeant "barbares et grossières". Le secrétaire au Commerce du gouvernement hongkongais, Edward Yau, les a qualifiées de "sauvages, disproportionnées et déraisonnables".
Si les Etats-Unis mènent unilatéralement ce type d'action déraisonnable, cela finira par affecter les entreprises américaines.
Edward Yau, secrétaire au Commerce du gouvernement hongkongais
Les sanctions américaines sont une réponse à l'adoption par la Chine, en juin, d'une loi sur la sécurité nationale dans l'ancienne colonie britannique qui, selon ses détracteurs, entraîne un recul des libertés inédit depuis la rétrocession de Hong Kong à la Chine par le Royaume-Uni en 1997. Selon Pékin, la loi permet d'assurer la stabilité, de mettre fin aux violences qui ont marqué le mouvement de contestation de 2019 à Hong Kong, ainsi que d'y réprimer le courant pro-indépendance.
Guerre numérique
Pour les pays occidentaux, également inquiets du report des élections à Hong Kong sous prétexte de pandémie, le texte vise à museler l'opposition hongkongaise. En représailles, Donald Trump avait annoncé, à la mi-juillet, la fin du régime économique préférentiel accordé par les Etats-Unis au territoire autonome, centre financier international majeur. Le président américain avait également promulgué une loi prévoyant des sanctions contre des responsables hongkongais et chinois.
Entre-temps, le climat s'est envenimé entre les deux grandes puissances. Accusant la Chine d'espionnage, Washington a fait fermer son consulat à Houston (Texas), et la Chine a pris possession du consulat des Etats-Unis à Chengdu, dans le sud-ouest de la Chine. Les Etats-Unis ont également pris parti contre Pékin dans les différends territoriaux en mer de Chine méridionale et l'ont accusé de violer les droits de la minorité musulmane ouïghoure.
Parallèlement, le gouvernement américain a adopté des mesures radicales contre les joyaux du numérique chinois TikTok et WeChat. Donald Trump a signé jeudi un décret interdisant, d'ici 45 jours, toute transaction "des personnes sous juridiction américaine" avec ByteDance, la maison mère chinoise de TikTok, une application de vidéos légères extrêmement populaire auprès des jeunes. Le président américain a également adopté un décret similaire concernant la plateforme WeChat, invoquant une "urgence nationale". Le président républicain accuse les deux applications d'espionner leurs utilisateurs américains pour le compte de Pékin.
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