Pékin consolide son déploiement militaire en mer de Chine
La Chine est en train de construire une installation radar à haute fréquence dans la région disputée de mer de Chine méridionale, menaçant l’équilibre des forces dans une zone de navigation la plus fréquentée du monde.
Des images satellites révèlent la construction d'une installation radar chinoise
C’est du moins ce qu’affirme un rapport du cercle de réflexion et d’influence américai, le Centre d’études stratégiques et internationales (CSIS), images satellites à l’appui.
Selon le CSIS, les images montrent un radar à haute fréquence, un phare, un bunker souterrain, une plateforme pour hélicoptère et des équipements de télécommunications. D’autres clichés pris sur les récifs proches de Gaven, Hughes et Johnson South révèleraient également des installations similaires.
L’auteur du rapport, Gregory Poling, estime que cette construction sur le récif de Cuarteron, Huayang en chinois, est quasiment terminée et qu’elle bouleverse l’équilibre des forces dans la zone.
«Le déploiement de missiles sol-air HQ-9 à Woody dans l’archipel des Paracels, notable en lui-même, n’affectait pas la balance militaire en mer de Chine, écrit-il, mais associé aux nouvelles capacités radars développées dans l’archipel des Spratleys, cela pourrait changer de manière significative le paysage opérationnel».
Une gesticulation de Pékin qui inquiète Taïwan et d'autres pays riverains
Pékin, qui revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, avait d’ailleurs reconnu, une semaine avant la publication de ce rapport, «déployer des armes» depuis «plusieurs années» sur d’autres îles disputées, et accuse les Etats-unis d'être responsable de la discorde dans la région.
Une attitude qui irrite Taïwan, le Vietnam, les Philippines, le sultanat de Brunei et la Malaisie qui ont des revendications sur diverses parties de la région, mais aussi Washington qui plaide «la liberté de navigation» dans des eaux internationales.
Selon Euan Graham, du centre de recherche australien Lowy Institute, les nouvelles installations chinoises vont «améliorer de façon exponentielle les capacités de surveillance» de Pékin et «il sera plus difficile désormais pour les Etats-Unis et les autres forces navales et aériennes de la région de se déplacer sans être repérées».
Des révélations qui risquent de compliquer les discussions entre le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, en visite à Washington, et son homologue américain John Kerry, qui avait déjà dénoncé une «militarisation» chinoise dans la région.
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