Quand les autorités chinoises promeuvent les bonnes nouvelles sur le Net...
Les autorités chinoises ont demandé fin novembre aux sites internet d'allouer une partie de leurs fonds destinés à la charité à ceux qui «diffusent des bonnes nouvelles», rapporte l’activiste Oiwan Lam dans un article sur Global Voices.
«L'Internet est non seulement une plate-forme d'information, mais aussi une plate-forme de connaissances, d'affaires et de service. Elle génère également des émotions publiques, des sentiments tels que la colère et le ressentiment. Comment pouvons-nous provoquer des émotions comme le ressentiment? Nous pouvons utiliser la charité "pour encourager les internautes à cultiver la bonté, publier de bonnes nouvelles, faire de bonnes choses et être de bons Samaritains"», aurait en substance suggéré Jiang Jun, le porte-parole du Bureau de l’Internet chinois, aux opérateurs du Net parmi lesquels Alibaba, Baidu ou encore Sina. Et d'ajouter : «Actuellement, nous avons 600 millions d'internautes et plus de 70 millions d'entre eux vivent dans la pauvreté. Le nombre de personnes aisées par rapport aux pauvres est d'environ neuf pour un. Nous pouvons demander aux neuf qui sont mieux lotis d'aider celui qui est pauvre».
Ces «bonne nouvelles» qui pourraient rimer avec information contrôlée
Mais en Chine, la frontière entre propagande et information est très fine. Les autorités chinoises ne cessent de verrouiller la Toile : la Chine figure dans la liste des ennemis d’Internet établie par Reporters sans frontières. «Canaliser des ressources vers ceux qui “diffusent les bonnes nouvelles” implique que ces entreprises assument les frais pour les propagandistes online du gouvernement et du parti.»
En février 2015, la Ligue de la jeunesse communiste chinoise a lancé une campagne pour recruter des jeunes volontaires censés propager «l’énergie positive» sur le Net, en d’autres termes, faire la propagande du régime chinois. «Depuis 2014, “la diffusion de l'énergie positive dans la société” est devenue une stratégie de propagande majeure préconisée par le Président chinois Xi Jinping. Le Web chinois compte aujourd'hui la présence de millions de “bénévoles de civilisation” qui publient des messages amicaux du Parti communiste chinois.» Malheureusement pour les autorités chinoises, les critiques persistent notamment à cause de cette nouvelle stratégie de communication.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.