Taïwan : la Chine débute ses exercices militaires autour de l'île
Il s'agit des plus grandes manœuvres jamais organisées autour du territoire revendiqué par Pékin.
Elle met ses menaces à exécution. La Chine a débuté ses exercices militaires autour de Taïwan, a annoncé la télévision publique chinoise CCTV jeudi 4 août. Ces manœuvres, les plus grandes jamais organisées autour de ce territoire revendiqué par Pékin, surviennent après la visite de l'élue américaine Nancy Pelosi sur l'île. L'armée taïwanaise a aussitôt dit "se préparer à la guerre sans chercher la guerre".
Ces manœuvres "d'entraînement" incluent "des exercices de tir à munitions réelles", selon des médias d'Etat. Par mesure de sécurité, l'Administration chinoise de la sûreté maritime a "interdit" aux navires de pénétrer dans les zones concernées – parfois à seulement 20 kilomètres des côtes taïwanaises. Ces exercices auront lieu au niveau de routes commerciales très fréquentées et dureront jusqu'à dimanche midi.
Une simulation de "blocus" de l'île
Ces exercices visent à simuler un "blocus" de l'île, d'après l'agence officielle Chine Nouvelle. Ce déploiement militaire "empiète sur les eaux territoriales de Taïwan", avait déclaré mercredi le porte-parole du ministère taïwanais de la Défense, Sun Li-fang. "Il s'agit d'un acte irrationnel visant à défier l'ordre international." Si l'hypothèse d'une invasion de Taïwan et de ses 23 millions d'habitants reste peu probable, elle s'est amplifiée depuis l'élection en 2016 de l'actuelle présidente Tsai Ing-wen, qui refuse de reconnaître que l'île et le continent font partie "d'une même Chine".
Les visites de responsables et parlementaires étrangers se sont également multipliées ces dernières années, provoquant l'ire de Pékin. En réponse, le président chinois Xi Jinping, qui se veut intraitable sur les questions de souveraineté, cherche à isoler diplomatiquement Taïwan, en exerçant notamment une pression militaire croissante sur l'île. "Il n'existe aucune justification à utiliser une visite comme prétexte à des activités militaires agressives dans le détroit de Taïwan", ont réagi les chefs de la diplomatie des pays du G7 (Etats-Unis, Japon, France, Allemagne, Italie, Canada, Royaume-Uni).
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