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Un pâtissier français détenu depuis cinq mois en Chine

Laurent Fortin, salarié de Farine Bakery, une chaîne de boulangeries fermée pour raisons sanitaires, est accusé d'avoir "utilisé des farines périmées".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Capture d'écran de la pétition lancée sur Change.org par la famille de Laurent Fortin, un pâtissier français détenu en Chine depuis cinq mois.  (DAVID FORTIN / CHANGE.ORG)

Sa famille a lancé l'alerte sur Change.org, la plateforme de pétitions en ligne. Laurent Fortin, un pâtissier français parti en décembre 2016, est détenu en Chine depuis cinq mois du fait de la fermeture pour raisons sanitaires de Farine Bakery, la chaîne de boulangeries pour laquelle il travaillait. Selon son frère, David Fortin, le pâtissier est détenu dans des conditions difficiles : il ne disposait ni d'un lit, ni d'une chaise dans sa cellule au début de sa détention. 

Originaire de l'Eure, en Normandie, Laurent Fortin travaillait dans un centre de production du groupe français Farine Bakery, à Shanghaï. Il a été interpellé le 23 mars avec sept autres employés du groupe, à la suite d'un contrôle des autorités de régulation locales ayant mis à jour des stocks de farine "périmés", a rapporté la presse d'Etat chinoise. Laurent Fortin et trois de ses collègues ont été accusés d'avoir "utilisé des farines périmées", selon le quotidien officiel Shanghai Daily

"Il risque entre un an et quinze ans de détention"

Selon la pétition lancée par la famille de Laurent Fortin, le pâtissier se plaignait "depuis son arrivée en décembre 2016" des règles d'hygiène au sein de la chaîne de boulangeries. "Il risque entre un an et quinze ans de détention, selon le chiffre d'affaires réalisé, alors qu'il n'était que le salarié de l'entreprise", a réagi sa mère, Jeannine Fortin, interrogée par le journal Paris Normandie.

La pétition de sa famille réclame "la libération immédiate de Laurent ainsi qu'une réelle implication de notre gouvernement". Elle a récolté plus de 1 350 soutiens et a été adressée au président de la République, Emmanuel Macron, ainsi qu'au ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.

Le Quai d'Orsay a affirmé que "les autorités françaises suivent avec la plus grande attention la situation de notre compatriote détenu à Shanghaï depuis mars 2017". "Les services consulaires français à Shanghaï sont en contact régulier avec les autorités chinoises pour suivre le déroulement de la procédure judiciaire, dans le cadre de l'exercice de la protection consulaire", a ajouté le ministère. Le Quai d'Orsay précise que des agents consulaires ont rencontré Laurent Fortin "à cinq reprises" depuis le début de son incarcération. 

Plus de 3 500 pains concernés

Quatre boulangeries gérées par Farine Bakery ont fermé à la suite de cette affaire. Ces établissements auraient "contrevenu aux réglementations chinoises interdisant d'utiliser des produits au-delà de la date d'expiration", a affirmé le responsable d'une autorité sanitaire, cité par le quotidien Shanghai Daily (en anglais).

Le groupe français a reconnu en mars avoir "de toute évidence commis une erreur". Dans un communiqué, Farine Bakery a expliqué s'être référé aux "dates limites de consommation optimale""sans réaliser que les normes chinoises étaient plus strictes" en terme d'expiration des produits.

Ces dates d'expiration allaient de juillet 2016 au 5 mars 2017, rapporte le Shanghai Daily. Les autorités du quartier de Minhang, à Shanghaï, soupçonnent l'entreprise française d'avoir utilisé des "farines périmées" pour confectionner et distribuer quelque 3 800 pains après le 6 mars.

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