Visite d'État de Xi Jinping : le dirigeant chinois "n'est pas notre ami, mais pas notre ennemi non plus", soutient l'ancien ministre Jean-Yves Le Drian
Xi Jinping, en visite d'État actuellement en France, "n'est pas [notre] ami, mais pas [notre] ennemi non plus", rétorque lundi 6 mai sur France Inter Jean-Yves Le Drian, ancien ministre de la Défense et des Affaires étrangères, pour répondre à l'eurodéputé Raphaël Glucksmann qui dénonçait quelques minutes plus tôt l'aspect "cordial" de l'accueil réservé au dirigeant chinois.
L'ancien ministre des Affaires étrangères appelle le gouvernement à "parler avec la Chine sans naïveté", avec "fermeté". "Nous avons des désaccords, disons-le", lance Jean-Yves Le Drian. Il est d'ailleurs convaincu que le président de la République française "n'est pas naïf". "La Chine veut se donner un rôle géopolitique" mais "on sait bien que ce régime est de plus en plus autoritaire et que le poids du Parti communiste chinois est de plus en plus fort", déplore-t-il.
"La donne a beaucoup changé"
Jean-Yves Le Drian rappelle que cette visite vient "d'abord" marquer "un anniversaire", à savoir les 60 ans des relations diplomatiques entre les deux pays. Jean-Yves Le Drian considère que "par rapport à la dernière visite de Xi Jinping" en France en 2019, "la donne a beaucoup changé". "La Chine a été fragilisée par le Covid" et a "moins d'investissements" étrangers et le "renforcement de la puissance militaire chinoise est impressionnant", évoque-t-il. Jean-Yves Le Drian assure également que de son côté "l'Europe est sortie de sa naïveté". "L'Europe n'accepte plus des initiatives prises par les Chinois d'infiltrer les entreprises européennes à des fins d'utilisation économique ou sécuritaire. L'Europe engage des processus de dénonciation de la non-réciprocité", insiste-t-il.
L'ancien ministre est catégorique, la visite d'État de Xi Jinping "n'est pas du tourisme". L'ancien ministre soutient que l'accueil qui lui est réservé est semblable à celui qui avait été fait "à Emmanuel Macron l'année dernière", lors de sa visite en Chine. "Il faut parler avec la Chine, parce que c'est le poids de l'évidence et de la raison, parce que nous ne pouvons pas accepter certaines formes de domination, il faut que nous préservions nos intérêts", ajoute-t-il.
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