Cet article date de plus de treize ans.

Christine Lagarde a redit mercredi soir sur France 2 qu'elle était "parfaitement tranquille" concernant l'affaire Tapie

La ministre des Finances, qui a annoncé mercredi matin sa candidature à la tête du FMI lors d'une conférence de presse à Bercy, était l'invitée du journal de 20h.Mme Lagarde, 55 ans, a estimé que l'affaire Tapie, qui pourrait handicaper sa nomination au FMI, est un "dossier creux" dans lequel elle a "parfaitement respecté la loi".
Article rédigé par France2.fr avec agences
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
Christine Lagarde, invitée du journal de 20h00 de France 2, le 25 mai 2010. (F2)

La ministre des Finances, qui a annoncé mercredi matin sa candidature à la tête du FMI lors d'une conférence de presse à Bercy, était l'invitée du journal de 20h.

Mme Lagarde, 55 ans, a estimé que l'affaire Tapie, qui pourrait handicaper sa nomination au FMI, est un "dossier creux" dans lequel elle a "parfaitement respecté la loi".

"Si (la commission) décidait de poursuivre cette enquête, ce ne serait pas particulièrement surprenant. Personnellement, ça ne me dérangerait pas du tout", a-t-elle dit.

"C'est un dossier creux dans lequel j'ai totalement respecté la loi, je n'ai avantagé personne, j'ai souhaité solder un gros reliquat d'un passé un peu triste du Crédit lyonnais", a-t-elle ajouté.

Sur France 2, Mme Lagarde a listé les qualités du candidat idéal, qui devrait selon elle être expérimenté en tant que ministre des Finances, avoir la "capacité à obtenir des consensus", mais aussi savoir faire preuve de "sang froid" et de "lucidité" face à la "situation internationale difficile".

Mercredi matin à Bercy, rendant hommage à l'action de Dominique Strauss-Kahn, elle avait précisé avoir pris la décision de poser sa candidature "après mûre réflexion et en accord avec le président de la République et le Premier ministre, qui me soutiennent totalement dans cette démarche".

La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a, "à titre personnel", accueilli chaleureusement jeudi la candidature à la tête du FMI de la Française Christine Lagarde qu'elle a dit "admirer" et à qui elle a souhaité "bonne chance", lors d'une interview à la télévision française TF1.

Plusieurs obstacles pèsent sur cette candidature : l'affaire Tapie et la position des pays du sud.

1) Christine Lagarde a affirmé avoir "toute confiance" et se dit "parfaitement tranquille" à propos de la procédure judiciaire menée sur l'affaire Tapie. Le 10 juin Christine Lagarde saura si la justice française ouvre une enquête sur son rôle dans la décision de procéder à un arbitrage dans l'affaire Bernard Tapie. Elle a précisé que même en cas d'ouverture d'une enquête sur ce dossier, elle maintiendrait sa candidature à la tête de l'institution.

2) Soutenue par la commission de Bruxelles, sa candidature fait face à la fronde des "BRIC". Dans le premier communiqué conjoint diffusé à ce sujet par leurs représentants au FMI, les pays regroupés au sein du BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) réclament d'"abandonner cette règle obsolète et non écrite selon laquelle le chef du FMI doit être européen". Le ministère chinois des Affaires étrangères a même affirmé dans un communiqué que la direction du FMI devait "renforcer la représentation des pays émergents et refléter les changements dans l'économie mondiale".

Plusieurs pays européens, dont l'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne, ont apporté leur soutien à la ministre, ainsi que le président de la Commision européenne José Manuel Barroso. Jusqu'à présent, les Etats-Unis, dont le soutien est crucial, et le Japon ne l'ont toutefois pas publiquement adoubée.

Une procédure complexe
S'il y a quatre candidatures ou plus, le conseil d'administration cherche "par consensus", ou à défaut par un vote, à réduire la liste à trois noms. Les deux ou trois derniers candidats doivent être entendus à Washington. L'instance doit ensuite décider toujours "par consensus", "bien que le conseil d'administration puisse sélectionner le directeur général à la majorité des voix".

Jeudi 19 mai, le représentant de l'Inde au conseil d'administration Arvind Virmani avait déclaré qu'il voulait un vote, plus "démocratique" qu'un consensus qui n'est selon lui "pas transparent". Il n'a pas été entendu.




Lire aussi :
>>

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.