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"Malentendu" autour d'une nouvelle demande d'aide de Chypre à l'Europe

Le président chypriote a réclamé un soutien supplémentaire de Bruxelles, malgré le plan de sauvetage. Mais un diplomate chypriote a démenti.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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Des distributeurs de la Bank of Cyprus, une des principales banques chypriotes en difficulté, le 11 avril 2013 à Nicosie (Chypre). (PATRICK BAZ / AFP)

A peine trois semaines après la finalisation du plan d'aide à Chypre élaboré par Bruxelles et le FMI, la zone euro a avalisé, vendredi 12 avril, les modalités de ce programme, qui prévoit notamment un prêt de 10 milliards d'euros. Il pourra entrer en vigueur une fois approuvé par plusieurs parlements nationaux, a indiqué Jeroen Dijsselbloem, le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, réunis à Dublin. "Je salue l'accord obtenu au sein de la troïka, qui est conforme aux paramètres et aux objectifs clés définis par l'Eurogroupe." Cependant, un peu plus tôt dans la journée, les déclarations du président chypriote ont créé la confusion quant à une nouvelle demande d'aide de la part de Nicosie. 

Le président chypriote veut une "aide supplémentaire"

Devant des journalistes, le président de Chypre, Nikos Anastasiades, a dit qu'il allait demander à l'Union européenne une "aide supplémentaire". Le pays a annoncé la veille avoir sous-évalué de 6 milliards d'euros ses besoins de financements, une somme qui s'ajoute aux 17 milliards déjà identifiés au moment de l'élaboration du plan d'aide. Le président Anastasiades a affirmé en avoir déjà parlé au commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, avant le début de la réunion des ministres des Finances de la zone euro.

"C'est un fait. Nous avons pris ce contact, car nous cherchons à faire le mieux possible dans les circonstances actuelles" pour atteindre les objectifs prévus, a fait savoir le chef de l'Etat. Il a aussi indiqué qu'il écrirait au président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, et au président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, pour réclamer "un changement de politique de l'UE envers Chypre (...) tenant compte des difficultés auxquelles [le pays] fait face en raison de la crise économique et des mesures qui [lui] sont imposées." Il n'a toutefois pas précisé combien il espérait de Bruxelles pour cette rallonge.

Un diplomate pointe un "malentendu"

Chypre ne réclame pas d'argent frais à l'Union européenne, a indiqué vendredi un diplomate chypriote, après la déclaration du président Anastasiades. "Nous ne demandons pas d'argent supplémentaire mais une aide renforcée de la 'task force' [une assistance technique] de la Commission européenne", a-t-il expliqué auprès de l'Agence France Presse. "Il y a un énorme malentendu", lâche une autre source communautaire, sous couvert d'anonymat. "Les Chypriotes demandent de l'aide sous la forme d'une assistance technique sur la manière d'utiliser les fonds structurels, ce que nous avons promis de faire via une 'task force' à Nicosie."

Bruxelles reste inflexible

Alors, demande d'aide technique ou financière ? A vrai dire, le président chypriote a peu de chance d'obtenir gain de cause s'il s'agit d'argent. Le ministre des Finances luxembourgeois, Luc Frieden, a ainsi déclaré, vendredi matin sur une radio allemande, que l'UE et le FMI n'augmenteraient pas leur aide. "Je crois que l'idée est de s'en tenir à 10 milliards", a-t-il dit. "Je sais que les besoins de financement sont quelque peu plus élevés pour la période 2013-2016, mais nous ne pouvons faire plus." Berlin a abondé dans ce sens dans la journée. Le montant du plan de sauvetage européen à Chypre, de 10 milliards d'euros, "ne changera pas", même si les besoins du pays sont réévalués à la hausse, a affirmé le porte-parole du gouvernement allemand.

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