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Avec sa carte actualisée, Google lève (un peu) le voile sur la Corée du Nord

La société américaine a publié une nouvelle carte du pays grâce aux contributions d'internautes. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Capture d'écran d'un camp présenté par Google Maps comme un goulag en Corée du Nord.  (GOOGLE / FRANCETV INFO)

"Pendant longtemps, la Corée du Nord est demeurée l'une des plus vastes zones dotées de données cartographiques limitées. Aujourd'hui, nous remédions à cela." Jayanth Mysore, responsable de Google Map Maker (en anglais), est fier de vous présenter la carte actualisée de l'un des pays les plus mystérieux du monde.

Mise en ligne mardi 29 janvier, elle est le fruit d'un travail collaboratif qui a mobilisé de nombreux internautes "pendant plusieurs années".

La carte de la Corée du nord, avant et après la mise à jour de Google. (GOOGLE / AFP)

Qui a permis de réaliser cette carte ?

Ce sont des internautes qui contribuent eux-mêmes à la carte. Le blog de Google Maps résume l'esprit de cette démarche (en anglais) : "Pour élaborer cette carte, des citoyens cartographes se sont associés pour apporter leurs contributions à Google Map Maker, telles que l'ajout de noms de routes et de points d'intérêt."

Une œuvre collective, donc, qui suscite quelques interrogations. Google a expliqué que de nombreux Sud-Coréens avaient livré des informations et des détails, mais le site de la BBC (en anglais) relève qu'un contributeur au moins vit en Australie et ne parle pas un mot de coréen. 

Quelles informations sont apparues ?

Le quotidien américain The Washington Post rend compte de ces évolutions (en anglais) et présente la même carte, avant et après sa mise à jour. Google propose un aperçu détaillé de la capitale, Pyongyang, où figurent des écoles, des hôtels, des hôpitaux, une cathédrale, un marché et des parcs.


A l'extérieur de la ville, la carte est très clairsemée, malgré la présence des grandes villes, d'aéroports et d'usines chimique et nucléaire. Elle représente toutefois des goulags, comme le camp 22, près de la frontière avec la Chine. Les contributeurs ont identifié des usines alimentaire et pharmaceutique, une armurerie et une salle de repos pour les surveillants.

A 100 kilomètres au nord-est de Pyongyang, le camp (kwan-li-so) n°18 est également présenté comme un goulag.

Est-ce réellement nouveau ?

D'autres projets en ligne existent déjà, comme l'atlas numérique 38 North: DPRK Digital Atlas, réalisé par l'université John Hopkins des hautes études internationales (Etats-Unis), en partenariat avec des chercheurs sud-coréens. Interrogé par The Wall Street Journal (en anglais), son responsable, Curtis Melvin, est étonné du résultat : "Il n'y a même pas une fraction de ce que j'ai déjà publié." Google ne présente que quelques-unes des prisons que lui et d'autres observateurs ont identifiées.

Les Nord-Coréens vont-ils en profiter ?

Cette carte aura peu d'écho en Corée du Nord, où l'accès à internet est réservé à une poignée d'étudiants et de membres de l'élite. Cette publication intervient trois semaines après la visite du patron de Google, Eric Schmidt, en Corée du Nord. A son retour, il avait déclaré que "la décision [des Nord-Coréens] de demeurer virtuellement isolés ne peut qu'affecter leur univers, leur croissance économique", tandis que "la planète devient de plus en plus connectée".

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