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Corée du Nord: le pays qui ne compte que 28 sites internet

Une faille dans le système internet nord-coréen a révélé le nombre de sites internet qui utilisent le nom de domaine du pays, «.kp». Seuls 28 y sont répertoriés.
Article rédigé par Marc Taubert
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Dans un centre de recherche spatiale en Corée du Nord... en 2012. (PEDRO UGARTE / AFP)

«Nous avons maintenant la liste complète des noms de domaines du pays et elle est étonnamment (ou peut-être évidemment) très faible», affirme Matt Bryant, ingénieur en sécurité informatique qui a découvert l’anomalie et interrogé par Vice Motherboard.
 
Un chiffre très faible – et jusque-là secret – comparé aux millions de sites qui existent dans le monde.
 
Mardi 13 septembre 2016, un administrateur du système a, manifestement par erreur, permis à tous les internautes d’avoir accès à cette liste. Parmi les 28 sites dénombrés, la plupart sont assez banals.
 
Sont répertoriés ceux d’Air Koryo (la compagnie aérienne nationale), de l’université Kim Il-Sung (qui paraît étrangement moderne), de l’agence de presse officielle KCNA, ou encore un site de cuisine.
 
D’autres ont attiré un peu plus l’attention comme celui du journal officiel du parti communiste nord-coréen qui entretien la propagande contre le voisin du sud. Y était par exemple titré: Les crimes relatifs aux drogues sont en augmentations parmi les jeunes sud-coréens.
 
Enfin, des reproductions de grands sites occidentaux étaient aussi accessibles. friend.com.kp, copie de Facebook, portal.net.kp pour Yahoo, ou korfilm.com.kp l’alter-égo de movie4k, un site de piratage illégal.
 
Chaque année, le régime organise une cérémonie où de gigantesques fresques sont présentées dans un stade. Derrière chaque panneau, une personne. (LAFFORGUE ERIC / HEMIS.FR / HEMIS / AFP)

Pourquoi aussi peu de sites ?
Sûrement car la très grande majorité des Nord-Coréens n’ont pas accès à internet. Un article du Monde (Big Brother) rappelle que certains peuvent se connecter à Kwangmyong («étoile brillante» en coréen), un réseau fermé, appelé aussi intranet, ouvert en 2000.
 
La plupart des utilisateurs sont des habitants de la capitale, Pyongyang, où vivent les privilégiés du régime. Ils peuvent accéder à des sites d’information ou des boîtes e-mail, évidemment contrôlés par les autorités.
 
Quelques très rares personnes peuvent malgré tout accéder à l’internet ouvert et mondial. Selon Vox, il existe 1024 adresses IP pour 25 millions de personnes. Ce sont de très hauts dignitaires ou des familles liées au gouvernement ou à l’armée.
 
Une dernière catégorie de personnes est aussi autorisée à accéder à internet : les hackers. Selon Courrier International, 1200 ont été formés depuis l’arrivée au pouvoir de Kim Jong-un, en 2012. Des as de l’informatique qui seraient repérés dès le plus jeune âge.

L'agence d'information KCNA relaie la propagande du régime de Pyongyang et surtout, du dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un. Elle diffuse ses messages en coréen, en japonais, en chinois, en anglais et en espagnol. (Capture d'écran du site de l'agence KCNA)

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