Avions de chasse, navires amphibies, débarquement de soldats... Les exercices militaires reprennent entre la Corée du Sud et les États-Unis
Depuis la plage proche de Pohang, au sud est de la Corée du Sud, on peine à apercevoir les cinq larges navires amphibies cachés derrière la brume. Le passage d'avions de chasse et d'hélicoptères leur donne le signal. Soudain, partis des navires, 50 véhicules des forces armées coréennes s'approchent des côtes à grande vitesse. Capable de naviguer sur la mer, dotée de chenilles pour prendre d'assaut la plage, il contient une poignée d'hommes qui se jettent dans le sable, fusil à la main.
>> Nucléaire : ce qu'il faut savoir du nouveau regain de tension entre les deux Corées
Alors qu'elles étaient à l'arrêt depuis 2018, les grandes manœuvres militaires ont repris entre les armées américaine et sud-coréenne. Cet exercice militaire simule un débarquement sur les côtes nord-coréennes. Pyongyang estime qu’il s’agit de la répétition générale d’une invasion de son territoire, tandis que Washington et Séoul assurent qu’ils sont défensifs.
Sur la plage près de Pohang, le colonel Yoo Chang-won juge l'opération réussie : "Cet exercice a une fois de plus démontré la forte alliance et la position de défense conjointe des marines de la République de Corée et des États-Unis. Les marines sont prêts au combat et nous répondrons à toute provocation de l'ennemi."
Une fois le terrain sécurisé par les Coréens, c'est au tour des marines américains de débarquer sur d'énormes aéroglisseurs avec des véhicules de guerre. Lorsque l'on est sur la plage et que les troupes foncent avec les fusils braqués sur nous, difficile d'y voir une opération purement défensive, comme l'assure pourtant le capitaine Kévin Buss : "c'est défensif par nature et cela contribue à la défense commune de la péninsule. L'événement le plus probable dans lequel nous utiliserons ce type d'exercices, c'est dans le cadre d'une aide humanitaire face à une catastrophe pour aider nos amis et nos alliés quand ils ont besoin de l'aide américaine."
Retour à la normale de la coopération
Censée être une réponse à une attaque nord coréenne. Ces exercices étaient interrompus depuis 2018, d'abord pour laisser la place au dialogue à l'époque des discussions entre Kim Jong-Un et Donald Trump, puis du fait de la pandémie. Dans le même temps, la Corée du Nord a considérablement amélioré son arsenal, mais les deux alliés cherchent surtout à montrer que ces opérations, intitulées SsangYong double Dragon en coréen, symbolisent un retour à la normale.
"Ce sont des exercices de routine, par définition", assure le Capitaine Kévin Buss, "cela fait longtemps que nous ne l'avions pas fait, mais c'est le SsangYong habituel et nous participons avec les mêmes moyens que lors des années précédentes." Cette opération de communication divise. D'un côté de la plage, des manifestants sont venus afficher leur soutien aux soldats, tandis que d'autres ont déployé une banderole exigeant le départ des troupes américaines de Corée.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.