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Crash du vol AH5017 d'Air Algérie : les hypothèses

L'avion d'Air Algérie s'est écrasé jeudi dans le nord du Mali, avec 116 passagers à bord dont 51 Français. Les pistes de la défaillance technique ou de mauvaises conditions météo sont envisagées. Celle d'une attaque terroriste semble éloignée.
Article rédigé par Agathe Ranc
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Les locaux d'Air Algérie à Paris © MAXPPP)

L'avion se serait écrasé alors qu'il survolait le nord du Mali, une zone occupée pendant plusieurs mois en 2012 par des groupes armés djihadises et où une intervention militaire internationale est en cours. Il est cependant peu probable que les groupes terroristes opérant au Sahel soient équipés d'armes capables d'abattre l'avion en vol, comme cela a été le cas en Ukraine pour le crash du MH17.

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Jean-Dominique Merchet, spécialiste des questions de défense, parle bien d'une "une zone sensible " mais confirme qu'il est peu probable qu'un missile sol-air ait pu atteindre l'appareil dans sa traversée. "Les opérations militaires dans cette région durent depuis plus d'un an et demi, explique-t-il. Si les terroristes étaient équipés de matériels capables d'abattre des avions, cela fait longtemps qu'ils les auraient utilisés contre les avions qui viennent les frapper ".

Jean-Dominique Merchet : "On est plutôt dans la thèse de l'accident que dans celle d'une attaque terroriste qui aurait mal tourné".

La météo n'était pas particulièrement menaçante

Le ministre des Transports burkinabé a expliqué que le pilote avait demandé à modifier sa route de vol en raison de conditions météo difficiles. Etant donné les équipements techniques dont dispose les avions modernes, il est cependant peu probable que le pilote ait perdu le contrôle dans une tempête.

"Ces avions disposent d'un radar métérologique ", précise Michel Polacco spécialiste en aéronautique pour France Info. Si des nuages d'orages se trouvaient bien sur la route de l'appareil, il s'agit de nuages que les avions peuvent survoler ou éviter, et auxquels les pilotes sont habitués. La turbulence ne peut pas être la seule explication.

Michel Polacco : "Les pilotes ont l'habitude des nuages d'orage."

Un appareil vieux de 18 ans

Le MD-83 de Swiftair, qui opérait la liaison Ouagadougou-Alger pour Air Algérie, n'était pas tout jeune (18 ans, selon la compagnie charter espagnole). Il aurait pu avoir une défaillance technique. Mais en l'absence d'informations sur un éventuel contact radio signalant un problème à bord, il faudra attendre de retrouver l'appareil et ses boîtes noires pour confirmer une telle hypothèse.

Michel Polacco évoque un avion "pas tout jeune ", mais néanmoins fiable. Il avait été jugé en bon état lors d'un contrôle mené en Franceplus tôt dans la semaine, et la compagnie espagnole n'a jamais connu de problème majeur avec sa flotte. Xavier Tytelman, expert en sécurité aérienne, estime lui qu'il est "étonnant " qu'un avion disparaisse de manière aussi instantanée.

Un avion qui fonctionne correctement ne disparait pas des radars de manière aussi instantanée, explique Xavier Tytelman.

Une enquête ouverte

Une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Paris pour "homicides involontaires". L'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale a également été saisi par le parquet pour identifier les victimes, tandis que l'Institut national d'aide aux victimes et de médiation se chargera de "l'aide aux victimes françaises", a précisé à l'AFP une source judiciaire.

François Hollande, qui a annulé son voyage à la Réunion, a précisé que "tous les moyens " civils et militaires étaient mis en place pour retrouver l'appareil, et que les recherches dureraient "tout le temps qu'il faudra ".

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