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Crash du MH17 : l'Ukraine et la Malaisie accusent les séparatistes de supprimer des indices

La Malaisie a déclaré que des indices capitaux pour l'enquête avaient été altérés dans la zone ukrainienne où s'est écrasé le vol MH17, une "trahison" selon elle à l'égard des vies anéanties dans la catastrophe.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un militant prorusse tient une peluche sur le site du crash de l'avion du vol MH17 à Grabove (Ukraine), le 18 juillet 2014. (DOMINIQUE FAGET / AFP)

"L'intégrité du site a été compromise." Des rebelles prorusses ont altéré des indices sur le site du crash de l'avion malaisien en Ukraine, ce qui risque de faire capoter l'enquête, affirment samedi 19 juillet les gouvernements ukrainien et malaisien. La chute jeudi du vol MH17 Amsterdam-Kuala Lumpur de Malaysia Airlines a fait 298 morts.

Quelles sont les accusations de Kuala Lumpur ?

"Il y a des indications montrant que des indices vitaux n'ont pas été préservés sur place. Des interférences sur la scène du crash risquent de fausser l'enquête elle-même", a déclaré le ministre des Transports malaisien Liow Tiong Lai, qui doit se rendre en Ukraine samedi. "Ne pas empêcher de telles interférences constituerait une trahison à l'égard des vies qui ont été anéanties", a-t-il lancé.

"Nous devons avoir un accès total au site et nous assurer que les indices sur le site de l'accident ne sont pas altérés", a ajouté le ministre. "Le plus important maintenant est d'établir qui a abattu l'avion malaisien MH17. Nous réclamons justice."

Quelles sont les accusations de Kiev ?

Presque simultanément, le gouvernement ukrainien a accusé les rebelles, soupçonnés d'avoir abattu le Boeing malaisien, de "chercher à détruire, avec le soutien de la Russie, les preuves de ce crime international".

"Les terroristes ont transporté 38 corps de victimes à la morgue de Donetsk, où des spécialistes parlant avec un net accent russe ont déclaré qu'ils procéderaient à leur autopsie. Les terroristes cherchent aussi des moyens de transport à grande capacité pour emporter les restes de l'avion en Russie", indique le gouvernement dans une déclaration officielle. L'Ukraine avait annoncé la création d'un centre d'accueil pour les familles des victimes à Kharkiv et c'est là aussi qu'elle voudrait transporter les corps. Elle juge la morgue de Donetsk, en zone rebelle, insuffisante.

Dans sa déclaration, le gouvernement de Kiev demande aussi à la Russie de "rappeler ses terroristes et permettre aux experts ukrainiens et internationaux de procéder à l'examen de tous les aspects de la tragédie". En clair, il accuse les rebelles de ne pas laisser les représentants et experts étrangers accéder au site du crash.

Que répondent les rebelles ?

Un chef séparatiste a confirmé samedi à l'AFP que des corps avaient été emmenés à la morgue de Donetsk. "27 corps ont été enlevés ce matin", a-t-il dit. Les combattants prorusses. bloquent l'accès au périmètre du crash. Une demi-douzaine de sauveteurs portant des uniformes et des gants blancs et bleus sortaient d'un champ de blé pour mettre des morceaux de corps dans de grands sacs mortuaires noirs, sous le contrôle rebelle.

Le chef des rebelles prorusses, Aleksander Borodai accuse Kiev d'avoir "ralenti" l'arrivée des observateurs de l'OSCE, nie avoir "modifié" la scène du crash et n'a pas trouvé trace des boîtes noires de l'appareil.

Vendredi soir, une trentaine d'inspecteurs de l'OSCE, première équipe internationale arrivée sur les lieux, n'a obtenu qu'un "accès limité" au site du crash du vol Amsterdam-Kuala Lumpur. Samedi, à la mi-journée, ils n'y avaient plus accès, selon la journaliste de France 2 envoyée sur place.

Ainsi, l'enquête sur le tir de missile, venu, selon les Etats-Unis, de la zone contrôlée par les rebelles soutenus par la Russie, s'annonce déjà particulièrement difficile, au moment où les premières équipes étrangères, les Néerlandais et les Malaisiens, arrivent en Ukraine.

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