Cuba : des milliers de manifestants protestent contre le gouvernement
Après que des milliers de Cubains ont investi la rue dimanche pour protester contre le gouvernement, le président Miguel Diaz-Canel a accusé "la mafia cubano-américaine" d'être à l'origine de ce soulèvement populaire.
Une foule remontée. Excédés par la crise économique, des milliers de Cubains ont manifesté dimanche 11 juillet à travers le pays. Les manifestations anti-gouvernement ont commencé de façon spontanée dans la matinée, un événement rarissime dans ce pays gouverné par le Parti communiste où les seuls rassemblements autorisés sont généralement ceux du parti unique de l'île.
Le président Miguel Diaz-Canel a, de son côté, appelé ses partisans à répliquer dans la rue. "L'ordre de combattre a été donné. Dans la rue, les révolutionnaires !" a-t-il lancé dans une allocution télévisée, accusant "la mafia cubano-américaine" d'être derrière ce soulèvement.
"Nous appelons tous les révolutionnaires du pays, tous les communistes, à sortir dans les rues où vont se produire ces provocations, dès maintenant et les prochains jours. Et à les affronter de manière décidée, ferme et courageuse."
Miguel Diaz-Canellors d'une allocution télévisée
"A bas la dictature !", "qu'ils s'en aillent !" criaient notamment plusieurs milliers de manifestants à San Antonio de los Baños, une petite ville à une trentaine de kilomètres de La Havane. Dans la capitale cubaine, des échauffourées ont eu lieu entre manifestants et forces de l'ordre, qui ont utilisé des gaz lacrymogènes. Au moins dix personnes ont été arrêtées et plusieurs policiers ont utilisé des tuyaux en plastique pour frapper des manifestants. L'internet mobile a par ailleurs été coupé dans une grande partie du pays dimanche après-midi.
Le gouvernement cubain s'est dit prêt dimanche à défendre la révolution "coûte que coûte" face à des manifestations historiques contre la "dictature" scrutées par Washington. "Les Etats-unis soutiennent la liberté d'expression et d'assemblée à Cuba, et condamneraient fermement tout acte de violence ou qui viserait à prendre pour cible les manifestants pacifiques qui exercent leurs droits universels", a affirmé dimanche le conseiller américain à la Sécurité nationale, Jake Sullivan, sur Twitter.
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