Des musulmans s'élèvent contre la lettre d'un ministre britannique
Adressée à près d’un millier d’imams, la lettre du ministre des Communautés et des Collectivités territoriales n’est pas passée inaperçue. La missive d’Eric Pickles les exhorte ainsi à expliquer de quelle façon l'islam peut être "partie intégrante de l'identité britannique" et leur signifie qu'ils ont la charge d'écarter quiconque propage la haine. Quelle que fût l’intention du ministre, le tollé suscité par cette lettre est à la mesure de la vexation d’un certain nombre de dignitaire musulmans, qui ont peu goûté à son contenu
Un discours d’extrême droite ?
"Nous allons écrire à M. Eric Pickles pour lui demander des éclaircissements sur la demande faite aux musulmans d'expliquer et démontrer en quoi l'islam peut être partie intégrante de l'identité britannique '", a ainsi déclaré Harun Khan, secrétaire général adjoint du Conseil musulman de Grande-Bretagne. Avant de poursuivre : "Est-ce que M. Pickles suggère par là fortement, comme le font des membres de l'extrême droite, que les musulmans et l'islam sont intrinsèquement en dehors de la société britannique ? "
Le grand malentendu
"En tant que chefs de la communauté (musulmane), vous occupez une place unique dans notre société. Vous avez une occasion rare, et une responsabilité de taille : expliquer et démontrer comment l'islam peut être partie intégrante de l'identité britannique ", lit-on dans la lettre. "Vous devez prouver à nos jeunes, particulièrement convoités par les extrémistes, que ces derniers n'ont rien à leur apporter (...), prouver à ceux qui propagent la haine qu'ils n'ont pas place dans nos mosquées pas plus que dans n'importe quel lieu de culte ."
David Cameron prend fait et cause pour son ministre
Le Premier ministre, David Cameron, a pris fait et cause pour la lettre de son ministre, précisant l'avoir lue et être d'accord avec sa teneur. "J'estime que c'est la lettre la plus sage, la plus sensible et la plus modérée qu'Eric pouvait écrire" , a ainsi estimé le chef du gouvernement.
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