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Des pluies violentes se sont abattues sur le continent causant la mort d'une centaine de personnes.

Des pluies diluviennes se sont abuttues sur les pays d'Amérique centrale. Cette dernière semaine a été ravageuse. Selon les experts, ses pluies sont une conséquence directe du changement climatique.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Nicaragua, 20 km au nord de Managua. (ELMER MARTINEZ / AFP)

Des pluies diluviennes se sont abuttues sur les pays d'Amérique centrale. Cette dernière semaine a été ravageuse. Selon les experts, ses pluies sont une conséquence directe du changement climatique.

Des pertes humaines, mais aussi en terme d'infrastructures et de récoltes sont à déplorer. Deux dépressions successives, dans le Pacifique, puis dans les Caraïbes, sont à l'origine des pluies diluviennes qui s'abattent sans discontinuer depuis huit jours sur ce chapelet de pays pauvres. "L'intensité des précipitations, la durée du phénomène et la superficie des territoires concernés nous placent face à l'une des plus importantes crises que nous ayons eu à affronter", a affirmé le président salvadorien, Mauricio Funes, dans un message radio-télévisé lundi soir.

Au Guatemala, le bilan n'est que provisoire mais il s'élève déjà à 34 morts et quasiment 500.000 sinistrés. De plus, dans un pays où 15% de la population souffre de malnutrition, on signale la perte de récoltes de maïs et de haricots.

Au Salvador, 32 morts ont été dénombrés. Ces deux pays, le Guatemala et Salvador, sont les plus touchés par les précipitations qui ont atteint par endroit 1200 mm en une semaine, le triple de la moyenne mensuelle en cette saison.

Au Honduras, les autorités faisaient état de 13 morts et on dénombre la destruction de 8 000 hectares de cultures. Au Costa Rica, on recensait quatre morts. Douze personnes ont péri au Nicaragua, où l'on craint la crue du gigantesque lac qui baigne la capitale Managua.

Les dégâts concernent aussi, en plus des milliers de maisons, les infrastructures : routes, ponts et réseaux électrique et de télécommunications.

Changement climatique

Une conjonction de phénomènes atmosphériques ont conduit à ce que dans le cas du Salvador, par exemple, on relève 1.200 mm de précipitations cette semaine, un record qui dépasse les niveaux atteints lors du passage de l'ouragan Mitch, en 1998, et qui alarme les professionnels. "Le changement climatique n'est pas quelque chose à venir, nous en souffrons déjà. Ces pluies sont une preuve supplémentaire de notre vulnérabilité et des incertitudes qu'elle entraîne, avec lesquelles nos sociétés vont devoir apprendre à vivre", estime Raul Artiga, de la Commission centro-américaine de l'environnement et du développement (CCAD).

Une récente étude de la Cepal intitulée "L'économie du changement climatique" a averti qu'en terme financier, celui-ci aura des répercussions "sur plusieurs générations". Le coût cumulé estimé pour l'année 2100 "équivaut à 73 milliards de dollars (53 mds EUR) courants ou 52 mds USD équivalent 2002 (36,5 mds EUR), soit environ 54% du Produit intérieur brut de la région en 2008", selon l'étude.

La région serait particulièrement exposés du fait de sa géographie. En conséquence, la zone est victime de sécheresses, de pluies, de cyclones et frappée par El Niño, un réchauffement anormal des eaux de surface enregistré dans l'océan Pacifique au large des côtes péruviennes qui modifient les régimes climatiques.

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