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Egypte : l'armée renverse Morsi, liesse au Caire, début des consultations du prochain gouvernement

Mohamed Morsi n'est plus le président de l'Egypte. Il a été démis de ses fonctions par l'armée mercredi soir et il est désormais détenu par les autorités. L'opposition, rassemblant des millions de manifestants, demandait sa démission depuis plusieurs jours. L'ultimatum de l'armée a pris fin vers 16h30. Dans la nuit, des affrontements ont fait au moins 10 morts. Retour sur les événements de cette journée qui ont conduit à la chute de Mohamed Morsi.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Suhaib Salem Reuters)

L'Egypte a vécu sa deuxième
révolution. Après celle de 2011, celle de juillet 2013. Cris de joie, feux d'artifices, pétards, klaxons, place Tahrir mercredi soir. Mohamed
Morsi vient d'être renversé par l'armée. La Constitution est suspendue et la
transition est assurée par un gouvernement de technocrates.* "Cette liesse ressemble à
l'atmosphère qui avait accompagné  la révolution de 2011 ", ont même dit certains Egyptiens.*

** Des incidents en province ont fait au moins cinq morts. Vers une heure du matin, les autorités ont annoncé qu'elles détenaient Mohamed Morsi. Un peu plus tard, les Frères musulmans ont confirmé que le président déchu se trouvait en résidence surveillée.

21h Mohamed Morsi n'est
plus président

Le chef des armées, Abdel
Fattah al-Sissi, apparaît à la télévision égyptienne derrière un pupitre. Il
annonce que Mohamed Morsi n'est plus le président égyptien. L'ultimatum fixé
par l'armée a expiré quelques heures auparavant.

Le président du Conseil constitutionnelle, Adly Mansour, devient président par intérim. Devant les caméras, le général al-Sissi détaille la feuille de route de l'armée :
la Constitution est temporairement suspendue, des élections législatives et
présidentielles anticipées seront prochainement organisées.

L'armée
"restera éloignée de la politique" (général al-Sissi)

"Un comité chargé
d'examiner les propositions d'amendements constitutionnels sera formé
", a
poursuivi le général Sissi. De
même, un gouvernement regroupant "toutes les forces nationales " et
"doté des pleins pouvoirs " sera chargé de "gérer la période
actuelle
", a-t-il encore déclaré. Le
président par intérim prêtera serment jeudi.

►►► A lire aussi  :  L'armée égyptienne, au centre
du jeu politique

Les consultations pour la formation du prochain
gouvernement en Egypte ont débuté dans la nuit de mercredi à jeudi. "Les consultations
commencent maintenant pour un gouvernement et la réconciliation
" a annoncé
Amr Moussa, ex-candidat à la présidentielle et leader du parti libéral du
Congrès.

Joie et violents affrontements

Dès l'annonce de la destitution de Morsi, les
opposants au président ont exulté place Tahrir. Certains font la fête devant le
palais présidentiel. "Morsi mérite une telle fin. Il n'était que le président des
Frères musulmans
", affirme Amr Mohamed, 40 ans, sa fillette sur les
épaules.

Dans certaines villes de
province, des incidents ont éclaté. A Alexandrie,  Minya, Ismailia (Canal de Suez). A Marsa
Matrouh (nord-ouest), quatre pro-Morsi qui ont attaqué le siège des services de
sécurité de la ville ont été tués. Plusieurs personnes ont également trouvé la mort à
Alexandrie où des coups de feu ont été tirés entre adversaires et partisans de
Morsi.

Morsi dénonce un coup d'Etat "complet"

Quelques instants après le discours de l'armée, Mohamed Morsi a écrit sur son
compte twitter qu'il s'agissait d'un "coup d'Etat complet ".

"Les mesures
annoncées par le commandement des forces armées représentent un coup d'Etat
complet, rejeté catégoriquement par tous les hommes libres de notre pays
",
a-t-il tweeté.

Il a également fait une
vidéo dans laquelle il déclare : "Je suis le président élu
d'Egypte
" (vidéo en
arabe)
. Des employés de la filiale égyptienne de la chaîne
al-Jazeera, qui a diffusé les images ont été arrêtés dans la soirée. Les
services de sécurité égyptiens ont également interrompu la diffusion de la chaîne
de télévision des Frères musulmans.

L'agence de presse Mena a signalé que la police avait arrêté le chef du parti Justice et Liberté (le bras politique des Frères musulmans), Saad el-Katani et son adjoint.

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