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Egypte : pour réduire son déficit, l'Etat baisse ses subventions à l'essence

Les prix ont augmenté de 40 à 78% selon les carburants. L'Etat dit ne pas avoir le choix, lui qui consacre plus de 30% de son budget à subventionner l'essence et les produits alimentaires. La décision, très impopulaire, risque de retourner l'opinion contre le nouveau président Sissi.
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
  (Aujourd'hui, au Caire © MaxPPP)

Dans un pays où un Egyptien sur quatre vit avec moins de deux dollars par jour, c'est une décision qui n'est pas franchement passée inaperçue. le litre d'essence (indice d'octane 92) est passé de 1,85 à 2,6 livres égyptiennes, celui d'indice 80 est passé de 0,9 à 1,6 livre, et le diesel de 1,1 à 1,8 livre. Soit une hausse de 40 à 78% selon les carburants.

Une hausse considérables... et très impopulaire. Dont la responsabilité incombe uniquement à l'Etat, qui a décidé de réduire ses subventions, jugées bien trop coûteuses. L'heure est aux économies, et à l'austérité. Le président Sissi avait prévenu, lors de sa campagne, il faudrait faire des sacrifices.  Et circuler à pied ou à vélo.

L'Etat consacre plus de 30% de son budget à subventionner l'essence et les produits alimentaires. Reste que le gouvernement a promis qu'il ne toucherait pas aux subventions sur les denrées alimentaires.

L'opposition en embuscade

Des manifestations de colère ont eu lieu à Ismaïliya, sur le canal de Suez. Des chauffeurs de taxi ont bloqué les routes en signe de protestation ; la police a tiré des grenades lacrymogènes.

L'opposition, les islamistes pro-Morsi, pourrait tirer parti de la grogne sociale pour tenter de faire grossir les rangs de ses manifestations qui s'essoufflent face à la répression. En un an, plus d'un millier d'islamistes ont été tués, 15.000 arrêtés, et de centaines condamnés à mort après des procès expéditifs de masse.

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