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L'attentat contre une église du Caire ravive la colère des coptes d'Égypte

Les coptes d'Égypte célébraient lundi les funérailles des 24 personnes tuées la veille dans un attentat à la bombe dans une église du Caire. La communauté craint d'être la cible d'une nouvelle vague de violence.

Article rédigé par François Hume-Ferkatadji
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Rassemblement d'Égyptiens devant l'église Saint-Pierre et Saint-Paul du Caire, ciblée par un attentat, le 11 décembre 2016 (MOHAMED METEAB / AFP)

Vitraux soufflés, toiture éventrée... Quelques heures après l'explosion qui a tué 24 personnes dans l'église Saint-Pierre et Saint-Paul du Caire, en Égypte, plusieurs centaines de personnes se sont massées devant le bâtiment, dimanche 11 décembre. Dans une atmosphère tendue, certains ont prié. D'autres sont venus exprimer leur soutien aux blessés et aux familles des victimes. 

"Comment ces terroristes ont-ils pu rentrer avec cette bombe ? s'interroge une fidèle. L'église est censée être sécurisée. Moi je suis chrétienne. J'ai une croix tatouée sur la main. Et la sécurité fouille quand même mon sac." Énervée, cette femme accuse les agents de sécurité d'avoir "facilité le travail" des terroristes. Venus couvrir le rassemblement devant l'église touchée par le drame, des journalistes ont été houspillés et forcés de quitter les lieux. 

L'attentat le plus meurtrier contre les coptes depuis 2011

Dans la foule, certains ont tenté de faire redescendre la tension. "Nous sommes ici en paix. Nous sommes non violents", crie un homme à destination des policiers tout autour, déclenchant une vague d'applaudissements. Mais l'attentat, non revendiqué, vient raviver les craintes de la communauté copte d'être la cible d'une nouvelle vague de violences.

Tenus à l'écart par les autorités, les coptes d'Égypte constituent la plus grande communauté chrétienne du Moyen-Orient. Dans la foule, dimanche soir, les récits des humiliations subies par les uns et les autres étaient légions. "Ils nous traitent comme des gens extérieurs à la nation", accuse un jeune copte de 21 ans, les yeux humides.

Ils pensent que nous sommes faibles. Mais nous sommes bien plus forts qu'eux

un jeune copte d'Égypte

à franceinfo

Lundi 12 décembre, au lendemain de l'explosion, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a annoncé l'arrestation de quatre suspects. Au moment même où des funérailles se se tenaient dans une autre église de la ville. 

La communauté copte n'avait pas connu d'attentat aussi meurtrier dans le pays depuis l'attaque suicide qui avait fait plus d'une vingtaine de morts le 1er janvier 2011 à la sortie d'une église à Alexandrie. 

"Ils nous traitent comme des gens extérieurs à la nation" : l'attentat contre une église du Caire ravive la colère des coptes d'Égypte

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