"La peur est omniprésente" : un journaliste franco-biélorusse témoigne de la répression policière qui vise aussi la presse en Biélorussie
Les journalistes ne sont pas épargnés par la répression grandissante dans ce pays où les manifestations se succèdent depuis trois jours contre la réélection du président Alexandre Loukachenko dimanche.
En Biélorussie, les manifestations anti-gouvernementales continuent et la répression policière monte d'un cran, avec un millier de nouvelles arrestations dans la nuit de mardi à mercredi et des tirs à balles réelles. Une répression de plus en plus sévère qui concerne aussi les journalistes présents sur place, dont les témoignages se multiplient sur internet. Qu'ils soient locaux ou étrangers, ils ont le sentiment d'être pris pour cible par la police lors des manifestations.
Andrei Vaitovich, journaliste franco-biélorusse, couvre les événements dans la capitale du pays, Minsk ."Il y a quelques jours, une journaliste locale a été blessée par balle en caoutchouc lors d'une manifestation. On voit bien que la police a obtenu une sorte de carte blanche contre les manifestants, mais aussi contre la presse", témoigne-t-il.
Des arrestations quotidiennes
Peu de journalistes occidentaux ont été accrédités pour couvrir l'élection. Et les intimidations sont nombreuses, comme le raconte Andrei Vaitovich : "Certains journalistes sont arrêtés en sortant de leur hôtel. Certains journalistes sont arrêtés à leur domicile. La peur est omniprésente et tous les jours, on a une dizaine, une vingtaine de journalistes arrêtés."
On n'a jamais vu une telle vague de répression, une telle violence contre la presse et contre les manifestants, pour la plupart pacifiques.
Andrei Vaitovitch, journaliste franco-biélorusseà franceinfo
Pendant plusieurs jours, le travail des journalistes a aussi été compliqué par un accès à internet très perturbé. L'accès est désormais en partie rétabli et de nouvelles images de la répression affluent sur les réseaux sociaux.
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