Enfants de dirigeants : des gosses et des gaffes

"Ça m'a fait de la peine pour mon père, il déteste tellement que l'on parle de sa vie privée." S'il a voulu défendre le droit du président à l'intimité, c'est raté. Thomas Hollande, fils aîné de François et de son ancienne compagne Ségolène Royal, a de nouveau braqué le projecteur médiatique sur la vie personnelle du chef de l'Etat en évoquant avec une journaliste de l'hebdomadaire Le Point l'affaire du "tweet" de sa belle-mère, Valérie Trierweiler. Cet incident diplomatique au sein de la nouvelle famille présidentielle a, dit-il, cassé l'image "normale" du président en étalant les rivalités supposées entre "l'actuelle", Valérie, et "l'ex", Ségolène, mère du jeune homme. 

Si l'avocat de 27 ans assure que ses propos ont été déformés, l'entourage du président se serait volontiers passé de cette querelle. Que Thomas Hollande se rassure, rien n'est plus "normal" qu'un clash en famille. FTVi présente cinq dirigeants (ou aspirants au titre) que leur progéniture a involontairement mis dans l'embarras. 

• Nicolas Sarkozy et la fratrie surmédiatique

Dans la fratrie Sarkozy, hormis la petite Giulia, née en 2011, chacun y a été de son (plus ou moins gros) scandale. Même Pierre, l'aîné, baptisé "celui dont on ne parle pas", par Le Figaro dans un portrait daté de 2010. Producteur de hip-hop, "DJ Mosey" de son pseudo a réussi à se tenir dans l'ombre pendant presque tout le quinquennat, avant d'être trahi par un plat avarié. En janvier dernier, il fait un malaise à Odessa, en Ukraine, où il devait mixer dans une soirée privée. Privé de soirée, il est rapatrié en Falcon aux frais de l'Etat, rappelle Rue89. Un jet privé, justement.

Quant à Jean, le cadet, il a très tôt réglé son pas sur celui de vous savez qui. En bon politique, le jeune conseiller régional des Hauts-de-Seine a accroché quelques casseroles dans la cuisine familiale. D'abord en 2007 : Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, mobilise des policiers pour retrouver son scooter. Deux ans plus tard, nouveau scandale : à 23 ans, l'étudiant en deuxième année de droit brigue la présidence du conseil d’administration de l’Epad (Etablissement public d'aménagement de la Défense), un mastodonte de 2 500 entreprises dont plusieurs multinationales et 150 000 emplois, souligne Rue89. L'opinion s'indigne des ambitions du "dauphin", déjà implanté dans le département. "Cette affaire du fils, c’est comme le sparadrap du capitaine Haddock, ça va leur coller aux godasses", dit même Jean-François Copé. "Fais-toi oublier", lui conseille son père en 2012 pour calmer ses ambitions législatives, dévoile alors Le Parisien.

Etudiants, candidatez pour être président de... par UNEF

Quant à Louis, 15 ans, il est trop jeune pour faire des vagues, mais bel et bien en âge de faire des bêtises. En mars dernier, le fiston, qui s'amuse avec des copains dans la cour de l'Elysée, vise une fonctionnaire de police avec des billes et des légumes, révèle RTL. En pleine campagne présidentielle, le candidat Sarkozy est prié de s'expliquer et de s'excuser auprès de la fonctionnaire. Aïe.  

• José Luis Zapatero et les ados goths

La presse féminine appelle ça un "fashion faux-pas". En visite au Metropolitan Museum de New York aux côtés du couple Obama, la famille du Premier ministre espagnol d'alors, José Luis Zapatero, se fait tirer le portrait par un photographe de la Maison Blanche. L'Espagne découvre Alba et Laura, 13 et 16 ans, l'âge des choix vestimentaires radicaux : les ados sont gothiques. Cette tendance esthétique, courante chez les gens normaux, provoquera une étonnante polémique outre-Pyrénées. Publiée puis censurée au motif d'une enfreinte à la loi ibérique sur la protection de la vie privée des mineurs, comme l'avait expliqué le site Arrêt sur images, la photo est détournée par les internautes, impitoyables.  

• Sarah Palin et la fille pieds-dans-le-plat

Bristol Palin n'est pas que la fille de sa mère, elle est une fille-mère hors du commun. Sa maman Sarah a brigué en 2008 la vice-présidence des Etats-Unis. Associée au candidat républicain John McCain, cette mère de cinq enfants, profondément attachée aux valeurs traditionnelles, chrétienne tendance dure et fer de lance des ultraconservateurs du mouvement Tea Party, milite, en vrac, contre l'avortement, le mariage homosexuel, pour le port d'arme et tant qu'à faire, la chasteté avant le mariage. C'est sur ce thème que la jeune Bristol, alors âgée de 17 ans, vint sérieusement bousculer la campagne de sa mère. Non mariée et lycéenne, l'ado s'affiche le ventre rond. Elle est enceinte. 

Fine stratège, Sarah Palin témoigne son soutien à Bristol et annonce, droite dans ses bottes, le futur mariage de sa fille avec le papa de l'enfant, baptisé Tripp. Quelques mois plus tard, le jeune couple se sépare. Bristol refuse alors de faire profil bas : pipole à part entière, elle a participé en 2010 à l'édition américaine du show "Danse avec les stars", avant d'obtenir en juillet 2012 son émission de téléréalité, "Life's a Tripp", focalisée sur sa vie de mère célibataire assumée. Un statut qui ne l'empêcha pas de se prononcer contre le mariage gay avec l'argument suivant : "Un enfant doit grandir dans un foyer, avec une mère et un père."

• Kim Jong-il et le petit-fils en ligne

Le neveu de Kim Jong-un n'est vraisemblablement pas le chouchou du régime nord-coréen. En octobre 2011, les médias sud-coréens indiquent qu'un jeune homme du nom de Kim Han-sol, scolarisé en Bosnie-Herzégovine, n'est autre que le petit-fils de Kim Jong-il, le dirigeant défunt du pays le plus fermé du monde. Les journaux dévoilent la vie virtuelle de l'adolescent de 16 ans, exilé avec son père vers Macao au début des années 2000 : comptes Facebook et Twitter, cheveux décolorés et diamant dans l'oreille, il s'interroge sur l'idéologie défendue par son papy : "Etes-vous en faveur de la démocratie ou de la dictature ?" demande-t-il sur un réseau social… avant de disparaître de la Toile, raconte le site internet Gawker (en anglais).

• Le prince Talal Ibn Abdel Aziz Al-Saoud et sa fille rebelle

Pour son éducation impeccable, la princesse Sara est surnommée "princesse Barbie" dans son pays, l'Arabie saoudite. Fâchée depuis 2007 avec son père, le prince Talal Ibn Abdel Aziz Al-Saoud, la jeune femme de 38 ans vit à Londres, divorcée. Dans ce pays du Golfe où un fossé sépare les droits des femmes de ceux des hommes, les positions de Sara ne sont pas passées inaperçues. Surtout, elle est la victime d'une lutte clanique au sein du régime, relate Le Figaro. Bref, une personnalité qui dérange. Lundi 9 juillet, elle a annoncé avoir écrit au ministère de l'Intérieur britannique afin de demander l'asile politique pour elle et ses enfants, convaincue que de hauts responsables saoudiens complotent pour l'enlever et la ramener à Riyad.

• Teodoro Obiang Nguema Mbasogo et son fils flambeur chronique

Teodoro "Teodorin" Nguema Obiang Mangue, fils du président de la Guinée équatoriale, ne revendique guère la normalité. Cet amateur de luxe, connu pour ses frasques et sa vie de patachon richissime, est soupçonné par des juges français d'avoir détourné des fonds publics, détaille FTVi dans le portrait de cet héritier des plus prodigues, surveillé de près par de nombreuses ONG. Un train de vie embarrassant pour son père de président, à qui Teodorin pourrait bien succéder un jour. Controversé, le fiston a pourtant été nommé ministre de l'Agriculture dans son pays.