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Entretien avec une Pussy Riot : "Dans ces camps, on ne soigne personne"

Plus de six mois après son placement en liberté conditionnelle, Eketerina Samoutsevith, une des trois Pussy Riot condamnées pour "hooliganisme", s'est confiée au Mouv' et revient sur l'arrestation de son groupe, les conditions de détention du camp pénitentiaire où elle a été enfermée, mais aussi sur l'affaire Depardieu.
Article rédigé par Nicolas Richaud
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Autre)

Nadejda a toujours des problèmes de santé et sa
situation se dégrade parce qu'elle est en permanence obligée de travailler.
Dans ces camps, on ne soigne personne", révèle Eketerina Samoutsevith,
une des trois Pussy Riot condamnées pour "hooliganisme" en août
dernier, dans un entretien accordé au Mouv'  et diffusé ce lundi.

L'affaire continue d'agiter la Russie. Le pays est sur le
point de débattre d'une proposition de loi qui inscrirait le "délit d'offense
au sentiment des croyants" dans le code pénal. Une conséquence directe de la contreverse.

Cette membre des Pussy Riot, placé en liberté
conditionnelle depuis le procès en appel du groupe
, revient dans cet entretien sur les
conditions de détention de Nadejda Tolokonnikova et Maria Alekhina qui sont
elles toujours incarcérées dans des colonies pénitentiaires.

De la prière anti-Poutine à l'affaire Depardieu

"Maria fait bouger les choses dans son camp de travail
pénitentiaire
", confie t-elle. Cette autre membre du groupe avait
commencé à écrire une plainte au parquet, les journalistes en ont eu vent et la
prison a été contrainte de lâcher du lest craignant la pression publique.

"Ils
ont rajouté des toilettes, elle a aussi obtenu des châles chauds pour toutes
les prisonnières.

Eketerina Samoutsevith évoque également les circonstances de l'arrestation
des Pussy Riot, l'impact de la prière anti-Poutine en Russie, l'histoire
Depardieu et sa demande d'obtention de la nationalité russe...

"Incitation à la haine religieuse "

L'affaire Pussy Riots commence le 21 février 2012. Ce jour
là, ce groupe de punk féministe se produit dans la cathédrale du Christ saint-sauveur
à Moscou, et entonne une "prière punk" anti-Poutine.

Cinq jours plus tard, une enquête est ouverte contre le
groupe, accusé de "hooliganisme ". M. Alekhina  et N. Tolokonnikova
puis E. Samoutsevitch, sont arrêtées pour "incitation à la haine
religieuse.
"

Le procès des trois jeunes femmes a lieu en août dernier. Elles
sont alors emprisonnées depuis cinq mois et ont entamé une grève de la faim le
mois d'avant.

Le 17 août, alors que des manifestations de soutien sont
organisées dans le monde entier, elles sont finalement condamnées à deux ans de
camp pénitentiaire
et deviennent un énième symbole de la liberté d'expression
muselée en Russie.

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