Areva dément avoir caché des informations sur la cuve de l'EPR de Flamanville
Areva aurait caché des informations aux autorités de sûreté nucléaire sur la cuve de l’EPR de Flamanville, selon Le Canard enchaîné dans son édition de ce mercredi. Des tests auraient montré dès 2006 que l'acier de la cuve pouvait poser des problèmes de résistance.
En 2006, Areva aurait fait des analyses chimiques sur lingot d’acier qu’il envisageait d’utiliser pour fabriquer sa cuve. Il se serait rendu compte que, par endroits, la teneur en carbone de cet acier était très élevée, parfois plus que sur les vieilles centrales. Problème, ce surplus peut rendre la pièce plus cassante, moins résistante, hors c’est l’élément maître de l’installation et il ne doit absolument pas rompre.
Areva dément
Face à ces révélations, Patrick Poret, directeur de la ligne de fabrication Equipements lourds chez Areva, a démenti formellement, sur France Info, qu'Areva ait caché des informations. "Les données ont été transmises en 2008 à l’autorité de sûreté. On a effectivement réalisé des vérifications de teneur en carbone qui servent à orienter la pièce pour la suite des opérations de fabrication. On a tous les éléments de preuve pour démontrer que nos fabrications ont le plus haut niveau de sûreté. "
Les autorités attendent maintenant de nouveaux éléments pour voir si Areva a bien une cuve solide.
Une demande d’enquête
Denis Baupin, vice-président de l’Assemblée nationale, député EELV, demande une enquête, car il n’y en a pas, pour le moment, au sujet de la cuve de Flamanville et ses défauts. "Il faut que l’on sache ce qui s’est réellement passé. Je confirme ma demande à la ministre de l’Ecologie qu’une enquête administrative soit menée par l’Etat pour voir ce qu’il s’est passé. " "Je constate qu’on a installé une cuve dont on n’est pas sûr qu’elle fonctionne. Cela va poser des problèmes de responsabilité importants si on doit démonter. " Au-delà des problèmes de responsabilité, Denis Baupin s’interroge. "Est-ce qu’il y a eu installation d’une cuve défaillante en connaissance de cause de la part d’Areva ? "
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