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Beaucoup de vaches en France, mais peu de diversité

On compte des millions de vaches dans nos campagnes, mais en grande majorité des prim'holstein, des charolaises et des blondes d'Aquitaine. Mais il existe bien d’autres espèces, dont certaines ont disparu et d'autres qui sont menacées. Reportage sur le stand des vaches rares au Salon de l’agriculture qui ferme dimanche.
Article rédigé par Mathilde Lemaire
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Les vaches maraîchines font partie des espèces rares © MaxPPP)

Un peu d'histoire pour comprendre : nous sommes dans les années 1950. La France se remet des blessures de la guerre et a besoin de nourriture en quantité pour répondre aux besoins de la population. Elle se tourne vers l'agriculture intensive, et décide de se concentrer sur quatre, cinq races de vaches, les plus productives. Les autres déclinent alors à toute vitesse.

Des vaches menacées d'extinction

La lourdaise par exemple, vache rustique couleur crème et blanc aux jolies cornes en forme de lyre. Dans les années 1970, il n'en reste plus que 20 dans l'hexagone! Elle est sur le point de mourir quand des éleveurs passionnés décident de la sauver. Parmi eux, le Pyrénéen Christian Gouard, venu cette année au Salon de l’agriculture avec une des plus belles de son troupeau. "C’est une vache qui mérite sa place. Moi tout petit, je gardais le troupeau de vaches de mon grand-père et c’était toutes des lourdaises."  On compte 200 vaches lourdaises aujourd'hui. Dix fois plus qu'il y a 40 ans.

 

C'est aussi par passion que Philippe Rimbaud a bataillé pour sauver, lui, la maraîchine dans le Marais poitevin, jolie bête beige avec des yeux cernés de noire comme si elle était maquillée! 200 maraîchines dans les années 1960, 1.700 aujourd'hui. Difficile d'augmenter encore les effectifs. "Malheureusement aujourd’hui, on est tous dans l’intensif", dit Philippe Rimbaud. "Alors qu’avec la maraîchine, nous on veut pas d’ensilage, on veut pas d’OGM, tous ces trucs-là. C’est ça qui la perd."

Les bêtes sont polyvalentes

Au Salon de la porte de Versailles, sur le stand des vaches rares, des vaches dites à très petits effectifs, on trouve aussi la solide béarnaise, l'armoricaine, la casta, l'élégante mirandaise… 12 variétés au total. Elles sont souvent méconnues du public, étonné d'apprendre que des vaches peuvent être menacées d'extinction.

 

Ces vaches rares sont la plupart du temps des polyvalentes, appréciées dans le passé par nos ancêtres car elles savaient aussi bien tirer une charrue, donner du lait et finir en beefsteak.

 

Pour les sauver, il n'a pas fallu que des éleveurs passionnés et un peu différents. Il a aussi fallu le travail d'experts scientifiques généticiens. Lucie Markey de l'Institut de l'élevage continue d'œuvrer sur ce qu'on appelle des plans de conservations des races bovines menacées. "La priorité, c’est déjà de recenser l’existant. La deuxième étape, c’est que ces vaches se reproduisent."

Sensibiliser les jeunes à la diversité

Les experts comme Lucie Markey se rendent régulièrement dans les lycées agricoles pour faire connaître aux futurs éleveurs les races de vaches rares. L’objectif évidemment, c’est de persuader des jeunes de donner leurs chances à la diversité.

 

Particularité de ces vaches à petits effectifs : on ne leur coupe presque jamais les cornes. Cela fait leur singularité et les éleveurs qui font le choix de races rares misent précisément sur le caractère de ces bêtes-là.

Le reportage de Mathilde Lemaire au Salon de l'agriculture

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