"C'est un désastre" : en Ariège, l'enquête se poursuit après l'abattage illégal de centaines d'arbres
Au moins 300 sapins et 100 chênes centenaires ont été abattus illégalement en Ariège. Douze plaintes pour "vol aggravé en réunion et avec dégradations" ont été déposées.
La plupart des parcelles concernées sont situées à proximité de la RN20 qui mène en Andorre, une route très fréquentée. Pour y accéder, Il faut emprunter un petit chemin boueux et enneigé. Il y a une belle forêt, on entend les oiseaux. "Là il faut imaginer 300 sapins. Ils étaient à touche-touche, et voilà ce qu'il reste : des immondices." Hélène et Yves Rameil font partie des plaignants. C'était "un havre de paix pour les animaux, assure Hélène. Il y avait des biches, des chevreuils, des sangliers... et là voyez, c'est un désert, c'est un désastre." Yves remarque "des hydrocarbures, du mazoute", déplore Yves pour qui "c'est carrément un massacre à la tronçonneuse, c'est désolant."
Des bûcherons espagnols
Des arbres abattus par centaines. Les faits remontent à la fin février. Le couple d'Ariégeois a vu les bûcherons : ils parlaient espagnol. Hélène et Yves sont donc allés voir le maire de Perles-et-Castelet. Dans sa petite mairie en pierre,
Gérard Durand revient sur cet échange avec les bûcherons qui ont fait mine de ne pas comprendre. "C'est 'no comprendo', confie le maire de la commune, j'ai dit 'passez-moi le patron !'. Et là, je lui ai demandé comment se faisait-il qu'ils viennent couper du bois, que personne ne leur a dit de venir ni quoi que ce soit chez des particuliers, qu'ils saccageaient tout. 'Ah, les ouvriers se sont trompés', m'a-t-il répondu."
"C'est vraiment du vol, et ce qu'ils font, c'est criminel."
Gérard Durand, maire de Perles-et-Casteletà franceinfo
Où se trouve ce bois désormais ? Y a-t-il un réseau organisé derrière ces vols ? C'est ce que laisse entendre Laurent Dumaine, le procureur de la République du tribunal judiciaire de Foix. Douze plaintes, dont une de la mairie, ont été déposées à Perles-et-Castelet. "Vous désignez l'auteur comme étant celui qui est derrière une société espagnole, mais l'enquête est un peu plus complexe que cela, explique Laurent Dumaine. Elle a vocation à identifier l'ensemble des personnes qui sont effectivement derrière ce phénomène criminel qui est un peu nouveau quand même, il faut bien le dire, et qui justifie toute l'attention qui est celle portée par mon parquet. L'une des richesses de ce département, c'est quand même la nature et je crois qu'il est parfaitement normal que le ministère public protège ce bien commun."
La gendarmerie d'Ax-les-Thermes, chargée de cette enquête, doit désormais déterminer si un réseau d'un nouveau genre se cache derrière ces vols qui portent également atteintes à l'environnement. Vendredi 19 mars, un drone a survolé le secteur pour voir si d'autres parcelles sont concernées. Les auteurs risquent jusqu'à cinq ans d'emprisonnement.
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