Vous l'avez peut-être déjà vu dans vos jardins.

Voici le chardonneret élégant.

Ce petit oiseau, qui raffole des pissenlits et des chardons, est présent dans de très nombreux départements de l'Hexagone.

Mais il pourrait disparaître.

Cet animal, dont la population a chuté de près de 40% ces dix dernières années, est victime de la main de l'homme.

Il n'est malheureusement pas le seul concerné.

Aujourd'hui, 17% de la faune et de la flore étudiée par les experts de la biodiversité est menacée en France.

Cela correspond à 2 562 espèces, sur les quelque 15 000 évaluées.

En 500 ans, 197 espèces ont déjà disparu du territoire français. Un rythme inquiétant selon les chercheurs.

Les espèces sont classées selon leur degré de vulnérabilité. Dans notre pays, 578 d'entre elles se trouvent en danger critique, le plus haut niveau.

Mammifères, amphibiens, oiseaux, végétaux… Cette mise en danger de la biodiversité concerne tout le vivant.

Grâce aux données de l'Inventaire national du patrimoine naturel, franceinfo a identifié les espèces en danger dans toutes les régions françaises.

Découvrez ci-dessous celles qui pourraient disparaître près de chez vous.

Quelles espèces sont menacées dans ma région ?

, il y a actuellement 76 espèces menacées selon les experts de la biodiversité.

Parmi celles-ci, on trouve notamment…

Explorez toutes les espèces menacées

Nom commun Niveau de menace Catégorie

Comment en sommes-nous arrivés là ?

L'étalement des zones urbaines. L'extension des villes entraîne une artificialisation et une bétonisation des sols et se fait au détriment des espaces naturels. Elle doit être considérée comme une importante préoccupation environnementale.

La déforestation. La réduction importante de la surface forestière est une menace majeure pour la biodiversité. Les animaux, dont l'habitat est détruit par l'homme, risquent de manquer de nourriture et de ne plus pouvoir se reproduire, d'où une diminution de leur population.

L'agriculture intensive. L'intensification de l'agriculture, caractérisée par l'utilisation massive de pesticides et la mise en culture de certaines zones initialement sauvages, participe à l'extinction des espèces.

Le changement climatique. Le réchauffement est une conséquence directe des activités humaines. Il peut notamment se caractériser par l'assèchement des sols dû aux sécheresses, l'augmentation du nombre d'incendies, de tsunamis ou encore de typhons qui détruisent des milliers d'espèces marines ou terrestres.

La pollution des eaux. La dégradation de la qualité des eaux engendrée par la pollution aux hydrocarbures ou la destruction des berges (dragages, endiguements) menacent les poissons et crustacés, qui voient leur population décroître.

La surpêche. La pêche excessive de certains poissons ou crustacés empêche la reconstitution des stocks et menace des espèces comme le thon rouge ou l'anguille européenne. Elle peut aussi nuire aux oiseaux, qui ne trouvent plus de nourriture.

Le tourisme. Piétinement des habitats naturels des animaux, pratique des sports de pleine nature, activités aquacoles comme la pêche à pied… Le développement des activités touristiques contribue fortement à l'érosion de la biodiversité

Que pouvons-nous faire face à ces extinctions en cours ?

Si, pour lutter contre le déclin de la biodiversité, de nombreuses actions sont décidées à l'échelle collective ou politique, les particuliers peuvent aussi jouer un rôle important. Leurs choix individuels peuvent même impulser des décisions plus larges. Voici quelques exemples concrets.

Faire son bilan carbone

Le réchauffement climatique est l'une des menaces qui pèsent aujourd'hui sur la biodiversité. Il fait grimper les températures à l'échelle mondiale et oblige les espèces à se déplacer pour chercher un habitat plus adapté ou les condamne à s'éteindre si elles ne le peuvent pas. A l'origine de ce phénomène : les émissions de gaz à effet de serre, produites par nos activités quotidiennes. Pour les réduire, il faut déjà connaître vos principaux postes d'émissions : c'est le rôle des calculateurs d'empreinte carbone. Vous pouvez faire cette démarche sur notre site et découvrir des pistes d'amélioration. Autres pistes : limiter l'usage de la voiture ou manger moins de viande.

Mieux connaître la biodiversité

Connaître les espèces que l'on protège, c'est encore mieux. C'est ce que permet l'application mobile INPN Espèces, réalisée par les services de l'Inventaire national du patrimoine naturel. "Il faut pouvoir s'émerveiller devant la nature pour bien la protéger", défend Arzhvaël Jeusset, chargé de mission au sein du réseau PatriNat. Cet outil vous permet aussi de devenir un acteur de la connaissance scientifique, en transmettant aux experts des données sur les espèces proches de chez vous.

Créer un refuge pour la biodiversité

Dans votre jardin, sur votre balcon, dans les locaux de votre entreprise ou l'école de votre quartier… Il n'y a pas de surface minimale ou maximale pour créer un refuge LPO. L'initiative, lancée par la Ligue pour la protection des oiseaux, veut "redonner une place à la nature". Le principe est simple : aider les particuliers, entreprises ou collectivités à mettre en place des actions concrètes sur un site pour favoriser le développement du vivant. Interdire la chasse, éviter les produits nocifs ou limiter l'artificialisation des sols par exemple.

Moins consommer, moins jeter

Dans les abysses, sur les chaînes de montagnes ou les îles les plus lointaines… Nos déchets se retrouvent désormais dans les parties les plus isolées de la planète. Ils polluent ainsi les habitats et les sources de nourriture de nombre d'espèces. Pour limiter l'empreinte néfaste de vos déchets sur l'environnement, vous pouvez appliquer la règle des "5 R" : refuser les produits à usage unique, réduire votre consommation de biens, réutiliser, recycler et rendre à la terre, c'est-à-dire composter.

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Comment nous avons réalisé cet article

Pour ce grand format, franceinfo a été assisté par Patrinat, le centre d'expertise et de données sur le patrimoine naturel, qui regroupe l'Office français de la biodiversité (OFB), le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et le Muséum national d'histoire naturelle (MNHN).

A partir de leurs données et de leur expertise, nous avons choisi de mettre en avant 63 espèces (faune et flore) particulièrement sous pression localement. Pour ce faire, nous nous sommes appuyés sur la méthodologie de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui classe les espèces en fonction de la menace qui pèse sur elles. Initialement élaborée pour une analyse à l'échelle mondiale, cette catégorisation des espèces ("en danger critique", "en danger" ou "vulnérable") s'applique aussi au niveau national ou régional. En France, deux listes classent les espèces présentes sur le territoire : la liste rouge nationale régie par l'Inventaire national du patrimoine naturel (INPN) et les listes rouges régionales, plus fines.

Ce sont ces dernières que nous avons utilisées pour calculer le total d'espèces menacées sur l'ensemble des régions de France métropolitaine. Lorsque ces données n'existaient pas, nous nous sommes appuyés sur le travail des experts régionaux de l'OFB pour sélectionner les espèces les plus pertinentes, sur la liste rouge nationale pour les départements d'outre-mer ou encore sur la liste mondiale, pour certains territoires comme Wallis-et-Futuna ou Clipperton.

Nous remercions tout particulièrement Guillaume Gigot et Arzhvaël Jeusset, de Patrinat, ainsi que les experts de l'OFB dans les territoires pour leur aide précieuse tout au long de ce travail.

Crédits

  • Journalistes :Camille Adaoust, Léa Prati
  • Conception et design :Maxime Loisel
  • Développement :Grégoire Humbert
  • Relecture :Louis Boy, Camille Caldini, Stéphanie Thonnet
  • Supervision éditoriale :Audrey Cerdan, Vincent Colas, Simon Gourmellet, Julie Rasplus
  • Illustrations :Ellen Lozon
  • Iconographie :Vassili Feodoroff
  • Crédits photo :AFEFELOV / GETTY IMAGES, GERHARD HOFMANN / EYEEM / GETTY IMAGES, GARY PADGETT / 500PX, MANUEL ROMARIS / GETTY IMAGES, JEAN-MICHEL DELAGE / HANS LUCAS VIA AFP, DAMIEN MEYER / AFP, ACHIM THOMAE / GETTY, ARTHUR NICHOLAS ORCHARD / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP, KENZO TRIBOUILLARD / AFP, FRED TANNEAU / AFP, PIOLA666 / GETTY, PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP

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