: Reportage "On a pris l'habitude" : dans la métropole de Rouen, certains habitants s'essayent à la collecte de leurs déchets alimentaires
Depuis le 1er janvier dernier, les collectivités doivent proposer aux habitants une solution pour collecter leurs déchets alimentaires : les épluchures, les coquilles d'œufs et autres résidus organiques, pour qu'ils soient ensuite revalorisés. Mais dans les faits, ce n'est pas si simple à mettre en place, surtout en habitat collectif. Certaines communes ont déjà engagé la collecte de biodéchets. D'autres, comme la métropole de Rouen, en sont au stade de l'expérimentation. Un test qui a commencé il y a deux mois dans certains quartiers de Sotteville-lès-Rouen.
Pour ces habitants c'est un nouveau réflexe à adopter : "C'est un peu chiant, mais bon, on le fait quand même, hein !" Jocelyne a été l'une des premières à récupérer l'un des petits seaux distribués par la Métropole : "Mon voisin, c'est un acharné de ça. Hein, Pierre ? Vous aimez bien apporter votre petit seau là-bas. On ne peut pas garder ça trois ou quatre jours dans la maison, ça sent. Mais bon, vraiment, maintenant, on a pris l'habitude. C'est bien pour l'environnement, c'est bien."
"Je ne ferais pas ça si c'était à un kilomètre"
Comme elle, 10 000 résidents de ces HLM et copropriétés sont concernés par l'expérimentation. Claude nous présente ce fameux bio-seaux : "Il y a beaucoup de choses, il est presque plein et ça ne se sent pas. Là, on a mangé des endives, il y a des peaux de banane, des peaux d'orange…" Pour se débarrasser de ces biodéchets, ça se passe en bas de son immeuble, dans l'un des 23 bacs installés à Sotteville : "Je ne ferais pas ça si c'était à un kilomètre mais là, à 150-200 mètres, c'est facile." Ces poubelles sont vidées tous les mercredis par Catherine et Alaoua. Eux aussi, en tant qu'éboueurs, ont dû s'adapter : "Le camion est tout neuf. Il n'y a pas longtemps qu'on l'a. On a rarement refusé de poubelles. C'est arrivé au début, il y avait beaucoup d'ordures ménagères. Une fois, on a eu du gazon, donc là on ne peut pas prendre."
"Il faut surveiller qu'il n'y ait pas de plastique etc., confirme Alaoua. Là, ce sont des produits biodégradables, des restes alimentaires. C'est un bon produit." Un bon produit qui permettra de faire du biogaz et des fertilisants. Plus d'une tonne de biodéchets est ainsi récoltée chaque semaine et pour le moment, les rats se tiennent à distance, assure le maire Alexis Ragache : "Des craintes existaient sur l'arrivée de rongeurs. On évaluera évidemment l'usage et la qualité des matériels qui ont été utilisés. Pour l'instant, on n'a aucun retour des habitants à ce sujet." Ce test doit se poursuivre jusqu'à cet été avant une possible généralisation à l'ensemble des 71 communes de la métropole rouennaise.
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