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Vidéo Le gouvernement a-t-il vraiment délivré de nouveaux permis d’exploitation de l’or en Guyane ?

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L'oeil du 20 heures - 27 mai 2019
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Article rédigé par L'Oeil du 20 heures
France Télévisions

Sur France 2, la Montagne d’or s’est invitée en plein débat post-élections européennes. C’est le nom d’un projet industriel d’extraction d’or en Guyane, abandonné selon la secrétaire d’Etat Sibeth Ndiaye… Faux, selon l’écologiste Karima Dellli. Alors, qui a raison ? L’oeil du 20 heures a passé les déclarations au tamis.

Montagne d’Or, c’est la plus grande mine d’or jamais imaginée en Guyane. Un projet controversé, que le ministre de l’environnement a écarté le 23 mai. “Nous avons (...) constaté l’incompatibilité du projet actuel minier Montagne d’Or avec les exigences de protection environnementale” a déclaré François de Rugy. Pour l’heure, aucun texte officiel n’a entériné cet abandon, car la demande de permis d’exploitation n’avait pas encore été formulée.

Un nouveau permis accordé à Montagne d’or ?

Mais hier soir, l’eurodéputée Karima Delli a affirmé qu’un nouveau permis venait d’être accordé au projet.

Il y a eu un nouveau permis de Montagne d’or signé le 18 mai sur le fleuve Maroni. C’est le gouvernement français qui l’a signé.

Karima Delli, eurodéputée EELV

France 2, le 26 mai 2019

Il y a bien eu un permis d’exploitation de l’or délivré le 18 mai dans cette région. Mais pas pour la Montagne d’Or : il est au nom de la Compagnie Minière de Boulanger, une entreprise familiale. Contactée par téléphone, un responsable réagit : “Montagne d’or, c’est une mine industrielle, avec une usine. Nous, on fait de la petite mine, on n’a rien de tout ça. (...) Nous n’avons rien à voir avec Montagne d’or.”

Deux sites éloignés de 12 kilomètres

Il est bien question de deux sites différents, à 12 kilomètres l’un de l’autre. Et les techniques utilisées ne sont pas les mêmes. D’un côté : une exploitation alluvionnaire, où l’on tamise les graviers des cours d’eau pour en extraire les pépites d’or. Des dizaines de concessions de ce type sont autorisées en Guyane. “Alors que dans des projets d’envergure beaucoup plus importante comme le projet Montagne d’or, ce sont des gisements où il va falloir extraire l’or par des procédés chimiques pour pouvoir le concentrer et l’enlever des autres minéraux,” explique la géologue Isabelle Duhamel-Achin.

Rappelés, les écologistes reconnaissent que le permis délivré le 18 mai ne concerne pas Montagne d’Or, mais il demandent un moratoire global sur toute tentative d’extraction d’or en Guyane.

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