: Vidéo "On a retrouvé des microparticules dans des placentas humains" : scientifiques et industriels collaborent pour tenter de sauver la Méditerranée
A l'occasion de deux soirées exceptionnelles consacrées à la mer Méditerranée, France 2 diffuse à partir de mardi, à 21h10, les trois premières parties de "Méditerranée, l'Odyssée pour la vie", une série documentaire d'envergure, réalisée par Frédéric Fougea.
Réchauffement climatique, pêche excessive, trafic maritime et tourisme de masse, autant de facteurs qui mettent en péril la mer Méditerranée et qui mobilisent nombre de scientifiques et d'associations. "Les sentinelles de la Méditerranée", l'un des épisodes de la série fleuve réalisée par Frédéric Fougea, diffusé à 22h50 sur France 2, détaille les différentes initiatives menées par ces défenseurs de l'environnement et en premier lieu celles des chercheurs. Car si la Méditerranée est la plus vaste mer intercontinentale, elle a aussi le triste privilège d'être la plus polluée du monde. Principal fléau : le plastique qui tapisse ses fonds marins met en danger sa faune et contamine la chaine alimentaire.
"Récemment, on a retrouvé des microparticules dans des placentas humains", s'alarme dans le documentaire la scientifique Anne-Leila Meistertzheim, directrice de la start-up Plastic@Sea, incubée à l’Observatoire océanologique de Banyuls-sur-Mer. "Ces microparticules de plastique, on les a trouvées du côté de l'enfant et aussi du côté de la mère. Ce qui veut dire qu'il y a bien un transfert dans cette chaîne, et plus on teste de nouveaux produits, plus on retrouve des microparticules de plastique dans ce que nous mangeons."
Amoindrir la toxicité du plastique sur la faune
Pour lutter contre ce problème majeur, les scientifiques multiplient les expériences afin d'évaluer et tenter de diminuer la nocivité du plastique sur la faune marine et, par conséquent, sur l'humain.
Si éradiquer les 200 000 tonnes de déchets plastiques rejetés chaque année dans la Méditerranée semble utopique, l'espoir de voir leur toxicité amoindrie paraît aujourd'hui possible grâce à l'implication de certains industriels. Sensibilisés au sort de l'environnement et conscients de leur responsabilité, ils font de plus en plus souvent appel à des chercheurs afin de trouver des solutions pour rendre leurs produits moins pathogènes.
C'est le cas de François Clément-Grandcourt, directeur général de la division briquets de l'entreprise BIC, qui a confié au laboratoire Plastic@Sea une étude sur le niveau de toxicité du plastique de ses produits, et qui témoigne dans le documentaire. "Tout l'intérêt de la science, c'est que ça va nous permettre, en comprenant ces mécanismes, (...) d'améliorer et de limiter la nocivité des briquets quand [ils vont] se retrouver dans l'environnement."
Après avoir plongé ces briquets pendant un an dans la Méditerranée, les chercheurs ont pu confier à l'industriel de précieuses données. "On s'est aperçu que, quand même, certains colorants avaient un impact bien supérieur aux autres, confie François Clément-Grandcourt. Typiquement, cette couleur-là [le jaune] a un impact relativement important comparé au reste, donc cette couleur-là, on l'a arrêtée. On ne veut plus avoir dans la gamme des couleurs qui seraient impactantes ou trop impactantes par rapport à ce que l'on peut obtenir d'autres colorants."
Conjugaison des compétences, innovations scientifiques, multiplication d'actions d'associations, autant d'initiatives d'ampleur menées en Méditerranée pour tenter de réconcilier nature et action humaine, et qui laissent entrevoir une possible réduction de la pollution marine.
* Le documentaire Les sentinelles de la Méditerranée, réalisé par Frédéric Fougea, est diffusé à 22h50 sur France 2 mardi 12 avril.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.