Boues rouges : les opposants se mobilisent dans les Bouches-du-Rhône
Pêcheurs et restaurateurs du littoral marseillais s'insurgent contre la décision de Manuel Valls d'autoriser la poursuite de rejet de métaux toxiques dans les calanques.
A Gardanne (Bouches-du-Rhône), l'usine d'aluminium Alteo fait vivre 1 000 familles. Le préfet l'a autorisée à continuer à rejeter des métaux toxiques en mer, non plus sous forme de boues rouges comme depuis 50 ans, mais désormais sous forme liquide, et ce pour les six prochaines années. Ces métaux, qui dépassent toujours les normes, sont rejetés au large des calanques, en plein parc national. Le président dudit parc va obliger l'industriel à investir pour dépolluer.
Mais à La Ciotat, les pêcheurs ne décolèrent pas. Leur matériel est régulièrement rougi par les métaux. Et les analyses de l'agence de sécurité sanitaire sur les poissons pêchés sont formelles : la contamination est évidente, entre arsenic et aluminium.
Valls contredit Royal
"Six ans de plus, c'est 15 millions de tonnes de produits. A-t-on le droit de prendre le risque de jeter 15 millions de tonnes de produits dont sept paramètres sont au-dessus des normes sanitaires ? Qui va porter la responsabilité, en cas de problème sanitaire ?", demande au micro de France 3 Gérard Carrodano, premier prud'homme des pêcheurs de La Ciotat.
Manuel Valls en personne est intervenu pour autoriser ces rejets, contre l'avis de Ségolène Royal. Maître Hélène Bras, avocate des pêcheurs, estime que le Premier ministre n'avait pas à intervenir et intente un procès pour faire annuler l'arrêt du préfet. Demain, samedi 30 janvier, les opposants aux rejets vont manifester à Marseille avec pour emblème un poisson englué et pêché dans le parc l'été dernier.
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