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Bretagne : importante perquisition dans un complexe hôtelier sur un un îlot paradisiaque

La justice soupçonne des constructions illégales pour un complexe hôtelier de luxe, selon "Le Télégramme".

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
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L'îlot de Béniguet, dans les Côtes-d'Armor, vu depuis l'île de Bréhat, le 27 avril 2010. (GERAULT GREGORY / HEMIS.FR / AFP)

Des promoteurs ont-ils tenté de saccager l'une des plus belles îles de Bretagne ? A une encablure de l'île sud de Bréhat (Côtes-d'Armor), de l'autre côté des eaux bleues du passage du Carpont, la quiétude de la petite île de Béniguet a été troublée par la visite de dizaines de gendarmes et fonctionnaires, mardi 25 mars, rapporte Le Télégramme. La justice soupçonne des constructions illégales pour bâtir un complexe hôtelier de luxe.

Depuis des mois, selon le journal, le groupe familial Baud, héritier du fondateur des enseignes hard discount Franprix et Leader Price, vante l'ouverture prochaine d'un complexe hôtelier de luxe sur l'île privée de Béniguet, dont il possède une partie. Sur le site spécialisé L'hôtellerie-restauration.fr, Valérie Dhénin, une responsable du groupe, explique vouloir "faire de cette île une référence en France, avec des séjours très haut de gamme, en proposant une gamme de services ultra-personnalisés, tout en proposant un isolement complet". Elle ajoute : "Nous aimerions faire de l'île de Béniguet les Seychelles françaises." Ouverture prévue pour mai 2014, juste avant la saison estivale.

Un site naturel protégé

L'inauguration est-elle compromise ? Dans un communiqué au Télégramme, la société propriétaire affirme que non, et parle d'un simple "transport sur les lieux" pour des "vérifications". Mais d'après le journal, "la justice soupçonne ces chantiers d'être conduits de manière illégale". Ainsi, le parquet de Saint-Brieuc aurait ouvert une information judiciaire contre X "pour atteintes à l'environnement, au patrimoine et au code de l'urbanisme sur un site naturel protégé".

D'après le vice-procureur, "les travaux réalisés sur cette île l'ont été sans toutes les autorisations nécessaires". Au lieu de rénovations, les propriétaires se seraient lancés dans des travaux de grande ampleur. Selon Le Télégramme, il est question de "chemins, dont certains pavés", de "la construction d'un système d'assainissement et d'équipements souterrains mais aussi de murs, de remblais et d'un débarcadère".

Quarante personnes mobilisées pour la perquisition

L'île a donc été perquisitionnée par une juge d'instruction et environ "une quarantaine de gendarmes, d'agents des services de l'urbanisme de la préfecture mais aussi de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS)""La Bretagne, ce n'est pas la Corse, on ne peut pas y faire ce qu'on veut n'importe comment", a dénoncé une source proche de l'enquête au journal. Ouest-France croit savoir, de son côté, que "dans les mois à venir, la juge d'instruction en charge du dossier devrait procéder à des mises en examen du propriétaire ou des personnes morales".

Selon Le Télégramme, la société a déjà été condamnée à 40 000 euros d'amende pour des constructions illégales, en 2009. En 2010, un membre de la famille Baud, Robert Baud, propriétaire de l'hôtel de luxe L'Agapa, à Perros-Guirec (Côtes-d'Armor), a été condamné à quatre ans de prison avec sursis et 250 000 euros d'amende pour le financement frauduleux de travaux de rénovation dans son établissement.

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