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Bruno Le Maire a présenté un plan quinquennal contre les algues vertes vendredi à Rennes

Ce plan vise à assurer "une gestion irréprochable des algues vertes qui sont échouées en améliorant leur ramassage et leur traitement".Le plan quinquennal contre les algues vertes de 134 millions d'euros sur 2010-2014, annoncé mercredi en Conseil des ministres, a été présenté vendredi à Rennes aux élus, associations et agriculteurs.
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Les émanations gazeuses toxiques des algues vertes pourraient être liées à un décès fin juillet. (F2)

Ce plan vise à assurer "une gestion irréprochable des algues vertes qui sont échouées en améliorant leur ramassage et leur traitement".

Le plan quinquennal contre les algues vertes de 134 millions d'euros sur 2010-2014, annoncé mercredi en Conseil des ministres, a été présenté vendredi à Rennes aux élus, associations et agriculteurs.

Ce plan préconise des "changements de pratiques et de méthodes" agricoles, mais il faut aussi "prendre en compte les contraintes des agriculteurs", a expliqué M. Le Maire, qui s'exprimait vendredi matin en compagnie de Chantal Jouanno, la secrétaire d'Etat chargée de l'Ecologie. "Si le plan ne donne pas de résultats, on passera à un dispositif obligatoire et réglementaire", a prévenu M. Le Maire. Chantal Jouanno a qualifié ce plan de "tournant", tout en reconnaissant qu'il faudra "au minimum 10 à 15 ans" pour régler complètement le problème de la prolifération des algues vertes.

Présentées par le ministre de l'Agriculture et la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, ces mesures visent aussi à "réduire les flux de nitrate vers les côtes", notamment en "modifiant les pratiques agricoles", en mettant en place la "traçabilité des flux d'azote" ainsi qu'en "renforçant les contrôles".

Un dernier volet prévoit enfin "d'améliorer les connaissances sur le phénomène de prolifération des algues vertes et sur les moyens de leurs valorisation", a précisé Luc Chatel. Mme Jouanno avait précisé que l'Etat consacrerait 40 millions d'euros au financement de ce plan pour les seules années 2010 et 2011. L'enveloppe de 40 millions sur deux ans permettra à l'Etat de contribuer au ramassage, au financement de plateforme de compostage des algues ramassées, au plan de méthanisation, et "d'accompagner les évolutions nécessaires des pratiques agricoles".

Détails du plan
Le phénomène des "marées vertes" étant directement lié aux déversements de nitrates issues des engrais dans les cours d'eau, le plan veut limiter le taux de nitrates à 10 mg par litre dans les rivières, au lieu des 50 mg admis pour la consommation humaine.

Les agriculteurs seront invités à modifier leurs pratiques en matière d'engrais, "une mesure essentielle", selon le secrétariat d'Etat à l'Ecologie, puisque "le volume des engrais minéraux azotés achetés par les agriculteurs bretons est égal au volume des excédents d'azote en Bretagne".

Enfin, l'Etat veut encourager la méthanisation des algues collectées, afin d'en produire de l'énergie. Par ailleurs, les porteurs de projet intéressés par le ramassage et le traitement des algues vertes devront s'engager à collecter également le lisier sur le territoire concerné.

Enfin, il s'agira de récrer des espaces naturels tampon pour ménager les cours d'eau qui se jettent dans la mer: ainsi, en baie de Saint-Brieuc, l'objectif sera de réhabiliter 20% du territoire en zones humides, prairies, haies...

Le gouvernement a dû se saisir du phénomène des marées vertes après l'émoi suscité en juillet dernier par la mort subite d'un cheval et le malaise de son cavalier sur une plage des Côtes-d'Armor. En 2008, deux gros chiens avaient déjà trouvé la mort dans la région. Il avait donc demandé un rapport interministériel - remis le 20 janvier et dont les recommandations n'ont pas été rendues publiques - qui a servi de bas au plan quinquennal.

Reçues mardi par Chantal Jouanno au ministère à Paris, les associations de défense de l'environnement ont regretté de ne pas avoir été consultées lors de son élaboration.

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