Convention citoyenne pour le climat : WWF et Greenpeace étrillent Emmanuel Macron
"Le président de la République a plus excellé à expliquer ses renoncements (...) qu'à faire de nouvelles annonces", a réagi Véronique Andrieux, directrice générale du WWF France, lundi, à l'issue de la rencontre entre Emmanuel Macron et la Convention citoyenne pour le climat. Pour Greenpeace France, le chef de l'Etat "a brillé par une intervention creuse".
Ce qu'il faut savoir
Emmanuel Macron a annoncé, lundi 14 décembre, un référendum pour inscrire la lutte pour le climat dans la Constitution, lors d'une rencontre avec les membres de la Convention citoyenne pour le climat (CCC). A l'issue des échanges qui ont duré près de quatre heures, des ONG ont fait part de leur déception. Pour Greenpeace France, le chef de l'Etat "a brillé par une intervention creuse", estimant qu'il "est resté sourd" aux arguments des citoyens, "préférant camper sur ses positions". "Le président de la République a plus excellé à expliquer ses renoncements (...) qu'à faire de nouvelles annonces", a réagi, de son côté, Véronique Andrieux, directrice générale du WWF France.
Emmanuel Macron souhaite un référendum afin d'inscrire la lutte contre le réchauffement climatique dans la Constitution. Le président de la République a indiqué qu'il allait soumettre une modification de l'article 1er de la Constitution au Parlement et qu'il y aura un référendum si l'Assemblée nationale et le Sénat acceptent de la voter. "Sur l'article 1er de la Constitution, elle sera transmise en même temps que la loi au Conseil des ministres. Ce sera une réforme constitutionnelle en un article, elle doit être votée en des termes identiques par l'Assemblée nationale et le Sénat. Ce jour-là, elle sera soumise à référendum", a déclaré le chef de l'Etat.
Des chèques alimentaires pour accéder à une alimentation durable. Emmanuel Macron a annoncé être favorable à l'instauration de chèques alimentaires pour permettre aux plus modestes d'accéder à une alimentation durable. "Je suis d'accord sur le chèque alimentaire, il faut qu'on le fasse et donc on va le faire", a le président de la République alors que, jusqu'à ce soir, cette mesure ne faisait pas partie de celles retenues par le gouvernement.
Report de la décision sur la rénovation obligatoire des logements. Emmanuel Macron n'a pas tranché sur l'une des propositions phares de la convention, la rénovation obligatoire des logements. "Là-dessus, on n'a pas fini les travaux. Rendre la rénovation obligatoire, cela veut dire qu'on fait porter la contrainte sur tous les ménages", a-t-il déclaré. "Mon inquiétude, c'est qu'on met la rénovation obligatoire dans la loi, c'est qu'on va laisser certains de nos concitoyens sans solution", a-t-il ajouté.
Une discussion "franche et directe". Accompagné de plusieurs ministres, notamment Barbara Pompili (Ecologie), Julien Denormandie (Agriculture), Emmanuelle Wargon (Logement) ou Jean-Baptiste Djebbari (Transports), le chef de l'Etat avait prévu plusieurs heures d'une "discussion franche et directe".
Des citoyens entre méfiance et espoir. Echaudés par les arbitrages rendus la semaine dernière, les 150 membres de la convention avaient abordé le rendez-vous avec circonspection. "On verra ce soir certainement un numéro de charme, mais moi, je donne toute sa chance au produit", anticipait Sylvain sur franceinfo. D'autres comme Guy, retraité du Limousin, ont refusé d'y aller. "Je boycotte ce genre d'exercice de communication pour reprendre la main sur une politique soi-disant écologique pendant que des ministres réduisent à néant les mesures nécessaires", avait-il expliqué à franceinfo.