COP28 : elle "laisse un goût amer" alors qu'"on va droit dans le mur", estime la secrétaire nationale des Écologistes
Cette COP28 signée à Dubaï "laisse un goût amer" alors qu'on "va droit dans le mur", a déclaré Marine Tondelier jeudi 14 décembre sur franceinfo. La secrétaire nationale des Écologistes (nouveau nom d'Europe Écologie – Les Verts) estime que cette COP28 a un caractère "historique" comme l'ont proclamé certains États ou élus politiques, mais uniquement par "le poids des lobbys pétroliers dans les discussions" pour parvenir à un accord.
"J'ai l'impression qu'il y a toujours un syndrome lors des COP, où on tremble pendant des jours et des nuits et on a envie de se réjouir de l'atterrissage, explique Marine Tondelier. "On en a connu des COP historiques, mais je n'arrive plus à le dire, et surtout pas pour celle-ci".
À Dubaï, mercredi, 200 pays ont convenu d'abandonner progressivement des énergies fossiles. "C'est mieux que rien", lâche la secrétaire nationale des Écologistes, "mais si cette COP énergétique est historique, c'est par le poids des lobbys pétroliers dans les discussions". Marine Tondelier s'inquiète de la sérénité des débats et de la légèreté des mesures internationales prises contre l'utilisation des énergies fossiles alors "qu'on est en train de foncer dans le mur à grande vitesse".
"On est à un moment où on devrait paniquer, où on devrait jouer le tout pour le tout pour sauver l'habitabilité de la planète."
Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistesà franceinfo
"Parce que c'est ça qui va se passer d'ici 2050, c'est un tiers de la planète qui ne sera plus habitable, martèle-t-elle. On est en train d'aller dans le mur. Il faut que les gens en aient conscience."
"Emmanuel Macron confond la COP et le Bourget"
Peu après l'officialisation de la COP28, Emmanuel Macron a salué sur X (anciennement Twitter) un "accord de Dubaï qui engage le monde dans une transition sans énergies fossiles, en reconnaissant le rôle clé du nucléaire". Déjà, samedi 2 décembre à Dubaï, le président de la République français était aux côtés de l'émissaire américain John Ferry et une vingtaine d'autres pays pour appeler à tripler la capacité de production d’énergie nucléaire entre 2020 et 2050. "J'ai l'impression qu'Emmanuel Macron confond la COP avec le salon du Bourget", tance Marine Tondelier, "au lieu de vendre des avions, il vient vendre des centrales nucléaires. À un moment, ce n'était pas ça l'objet de la COP."
Selon la cheffe des Écologistes, "tout le monde reconnaît dans le monde, y compris des gens pro-nucléaires", que ce type de production d'énergie ne "produira jamais plus de 5% de l'énergie mondiale, on ne sait pas industrialiser cette technologie et faire que ça va sauver le monde". Avant de conclure que si la France utilise autant ses centrales nucléaires pour produire de l'électricité, "c'est parce qu'elle est en retard sur la production d'énergies renouvelables".
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