COP28 : la paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte pointe les "limites" de l'accord trouvé
L'accord trouvé à l'issue de la COP28 comporte "un certain nombre de limites", pointe la paléoclimatologue et membre du Haut conseil pour le climat Valérie Masson-Delmotte, mercredi 13 décembre sur France Inter. "Ces limites, ce sont les financements pour le déploiement des alternatives aux énergies fossiles, les financements pour l'adaptation, avec un objectif mondial qui reste faible et les financements pour les pertes et dommages", qui concernent "les pays les plus vulnérables" au réchauffement climatique.
Ainsi, pour "reconstruire post-catastrophe, ce qui est mis sur la table, 400 millions de dollars, c'est le salaire des trois footballeurs les mieux payés au monde", souligne l'ex-coprésidente du groupe de travail sur les bases physiques du climat au Giec. Elle désigne d'autres "points faibles" dans le texte adopté à Dubaï par quelque 200 nations, comme la possibilité d'"utiliser avec abattement" les énergies fossiles, ce qui suggère la "capture" et "stockage" de leurs émissions.
La scientifique attire également l'attention sur "le fait qu'il n'y ait pas de cibles quantitatives sur les émissions de méthane à horizon 2030". Quant à "l'utilisation de combustibles de transition, ça peut laisser la place à beaucoup d'utilisation de gaz". Elle reconnaît toutefois que le texte représente "une avancée par rapport à la COP26, qui avait acté le fait de sortir du charbon sans abattement".
Ce texte appelle à "transitionner hors des énergies fossiles dans les systèmes énergétiques, d'une manière juste, ordonnée et équitable, en accélérant l'action dans cette décennie cruciale, afin d'atteindre la neutralité carbone en 2050 conformément aux préconisations scientifiques". "La transition vers l'abandon des énergies fossiles dans les systèmes énergétiques laisse la place à leur utilisation, notamment pour produire beaucoup de plastiques", nuance Valérie Masson-Delmotte.
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