Réchauffement climatique : les projections de l'ONU sont peut-être trop optimistes, selon une étude
Malgré les engagements pris par les pays signataires de l'accord de Paris, les auteurs d'une étude parue dans la revue "Nature Climate Change" estiment que la temperature moyenne sur Terre pourrait augmenter de 2,2 °C à 2,9 °C d'ici 2100.
Une mauvaise nouvelle pour la planète. Les projections de réchauffement élaborées par l'ONU à partir des engagements et des politiques de réduction d'émissions de gaz à effet de serre sont plus incertaines qu'on ne le pense, insiste une étude publiée lundi 22 novembre dans la revue Nature Climate Change (en anglais).
Selon les dernières estimations de l'ONU, malgré les nouveaux engagements à 2030 annoncés juste avant et pendant la conférence sur le climat COP26, le monde se dirige toujours vers un réchauffement "catastrophique" de 2,7 °C d'ici à la fin du siècle, loin des objectifs de l'accord de Paris de le limiter en deçà de +2°C, si possible +1,5°C, par rapport à l'ère pré-industrielle.
"On regarde où les politiques nous emmènent"
Mais la plupart des projections climatiques se basent sur des modèles qui partent de la température finale souhaitée pour 2100 – +1,5°C ou +2°C par exemple – et cherchent à rebours à établir quels leviers seraient nécessaires pour y parvenir, en ajustant des variables comme l'utilisation du charbon ou le développement des renouvelables.
Mais "notre étude est une prévision", insiste le chercheur Glen Peters. "Nous modélisons où les politiques existantes nous emmènent et nous regardons où nous arrivons." Sept groupes de modélisation climatique ont utilisé cette méthode pour évaluer les engagements pris pour 2030 par les quelque 200 pays signataires de l'accord de Paris. Résultat, des estimations allant de +2,2°C à +2,9°C.
Mais si les chiffres eux-mêmes ne sont pas si éloignés de ceux de l'ONU, les chercheurs mettent en avant leur manque de certitude. A cause de la "précision trompeuse" des annonces faites pendant la COP26 de Glasgow, "les pays pourraient croire qu'ils font des progrès alors que l'inverse est peut-être vrai", commente l'auteure principale de cette étude, la Norvégienne Ida Sognnaes.
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