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Coupe du monde 2022 : du stade démontable à la climatisation sous chaque siège... Le bilan carbone "neutre" promis paraît bien utopique

Alors que le tirage au sort des poules de la Coupe du monde de football a eu lieu vendredi, franceinfo vous fait visiter les stades construits par le Qatar, qui promet une compétition "neutre" en carbone.

Article rédigé par Emma Sarango
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le stade 974 situé à Doha, au Qatar, accueillera les phases de poule de la Coupe du monde de football 2022. (EMMA SARANGO / RADIO FRANCE)

Une structure d'acier qui accueille 974 conteneurs de pêche rouge, bleu ou jaune : voilà les deux principaux composants du - opportunément nommé - stade 974, à Doha (Qatar). Cette enceinte sportive neuve accueillera les phases de poule de la Coupe du monde de football. Alors qu'on connaît les adversaires de l'équipe de France depuis le tirage au sort réalisé vendredi 1er avril, le Qatar présente cette compétition comme "neutre" en bilan carbone, avec une durabilité inédite. Or, l'émirat fait partie des pays qui rejettent le plus de CO2 par personne. 

Ce stade de 40 000 places est entièrement démontable et transportable. "On peut reconstruire un stade de 40 000 places ici au Qatar ou partout dans le monde. On peut aussi faire deux stades de 20 000 places ou des stades de 10 000", présente fièrement Mohammad Al Atwaan, chef de projet. Il assure également que les conteneurs peuvent être "réutilisés pour faire des bureaux sur les chantiers ou des toilettes pour les travailleurs"Ce stade 974 est la seule des huit infrastructures de la Coupe du monde qui ne soit pas climatisée. Entouré de parcs et de pistes cyclables, il est la vitrine verte de ce mondial.

Au sud de Doha, toute autre ambiance. Au stade Al Janoub, sur chaque côté de la pelouse, des bouches d'aération très puissantes soufflent un air froid : c'est la climatisation. "L'idée est qu'on arrive à 24 degrés au centre de la pelouse ainsi qu'entre 24 et 27 degrés dans les tribunes", détaille William Morales, notre guide. D'autres climatisations, moins fortes, sont glissées sous chaque siège. "On ne mettra pas en marche la climatisation si ce n'est pas nécessaire. Et, si on la branche pour un match, on fermera ensuite le toit pour garder l'air frais pour le lendemain", tente-t-il de relativiser. Il mise notamment sur des températures raisonnables au mois de novembre. 

L'immense dépense en énergie qui se profile semble donc rendre très utopique le bilan carbone "neutre" avancé par le Qatar, sans compter que les organisateurs ont recommandé à certains fans de réserver des hotels à Bahreïn ou aux Émirats arabes unis, à trente minutes de Doha en avion.

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