Crise climatique : l'année 2024 assurée d'être la plus chaude jamais enregistrée sur la planète, et la première à franchir le plafond de +1,5°C

Avec une température moyenne de l'air fixée à 14,1°C à l'échelle planétaire, novembre 2024 a été le deuxième mois de novembre le plus chaud jamais enregistré, annonce l'observatoire Copernicus.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
A Pau (Pyrénées-Atlantiques), le 28 novembre 2024, lors d'un épisode météorologique inhabituellement chaud. (QUENTIN TOP / HANS LUCAS / AFP)

A moins d'un scénario improbable (celui d'un mois de décembre inexplicablement froid en de nombreuses régions du monde), le sort de l'année qui s'achève semble d'ores et déjà scellé. "A ce stade, il est certain que 2024 sera l'année la plus chaude jamais enregistrée", annonce lundi 9 décembre Copernicus, qui publie chaque mois un bulletin actualisé des températures globales. Dans un communiqué, la directrice adjointe du service dédié au changement climatique de cet observatoire européen (C3S), Samantha Burgess, déclare que, comme octobre avant lui, le mois de novembre écoulé "confirme avec quasi-certitude" que 2024 détrônera 2023 comme année la plus chaude jamais mesurée, une fois que les relevés de décembre seront connus.

Et pour cause, l'observatoire rapporte que la moyenne des températures relevées depuis janvier fait état d'une "anomalie" de +0,14°C par rapport à la même période l'année dernière. Par ailleurs, 2024 sera "la première année civile au-dessus de 1,5°C" par rapport aux niveaux préindustriels, poursuit Copernicus, citant le plafond symbolique fixé par l'accord de Paris. "Cela ne signifie pas que le texte" adopté par la communauté internationale en 2015 "a été violé", prévient Samantha Burgess. "Mais cela signifie qu’une action climatique ambitieuse est plus urgente que jamais."

Les anomalies de températures annuelles globales par rapport à l'ère préindustrielle, publiées par l'observatoire européen Copernicus, le 9 décembre 2024, sur la base des données disponibles entre janvier et novembre 2024 pour cette dernière année. (COPERNICUS CLIMATE CHANGE SERVICE / ECMWF)

En 2023 déjà, le C3S avait pu, dès début décembre, confirmer que la température moyenne mondiale dépasserait le précédent record établi en 2016 et 2020. Ce que les données de la toute fin d'année avaient confirmé quelques semaines plus tard.

D'importantes disparités régionales

Avec une température moyenne de l'air fixée à 14,1°C (soit 1,62°C au-dessus du niveau préindustriel), novembre 2024 a été le deuxième mois de novembre le plus chaud jamais enregistré à l'échelle mondiale, derrière novembre 2023.

Les anomalies de températures globales par rapport à l'ère préindustrielle, publiées par l'observatoire européen Copernicus, le 9 décembre 2024, sur la base des données disponibles entre janvier et novembre. (COPERNICUS CLIMATE CHANGE SERVICE / ECMWF)

Cette moyenne traduit cependant d'importantes disparités d'une région à l'autre : en Europe par exemple, ce mois de novembre n'apparaît même pas dans la liste des dix mois de novembre les plus chauds, malgré une anomalie chaude de +0,78°C par rapport à la moyenne des mois de novembre de 1991 à 2020.

Ailleurs, "les températures ont été plus élevées que la moyenne dans l’est du Canada et le centre et l’est des Etats-Unis, la majeure partie du Mexique, le Maroc, le nord-ouest de l’Afrique, la Chine, le Pakistan, la majeure partie de la Sibérie et l’Australie", poursuit Copernicus. D'autres régions ont connu des températures bien plus basses que ces moyennes (l’ouest des Etats-Unis, certaines parties de l’Afrique du Nord, l’extrême est de la Russie et l'essentiel de l’Antarctique).

Novembre 2024 est également juste derrière le record de novembre 2023 en matière de température moyenne de la surface de la mer (SST) : 20,58°C sur l'ensemble du globe, soit "seulement 0,13°C en dessous de novembre 2023".



Depuis le XIXe siècle, la température moyenne de la Terre s'est réchauffée de 1,1°C. Les scientifiques ont établi avec certitude que cette hausse est due aux activités humaines, consommatrices d'énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz). Ce réchauffement, inédit par sa rapidité, menace l'avenir de nos sociétés et la biodiversité. Mais des solutions – énergies renouvelables, sobriété, diminution de la consommation de viande – existent. Découvrez nos réponses à vos questions sur la crise climatique.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.