Crise climatique : le Pakistan toujours aux prises avec une chaleur suffocante
Cette vague de chaleur, "cohérente" avec le réchauffement climatique, s'accompagne d'une sécheresse qui fait peser un vrai risque sur la sécurité alimentaire du pays.
La vague de chaleur se poursuit au Pakistan. Le pays était à nouveau confronté, vendredi 13 mai, à des températures anormalement élevées, atteignant par endroits les 50 °C. De larges pans du pays connaissent depuis fin avril une vague de chaleur record, dont l'Organisation météorologique mondiale (OMM) des Nations unies a estimé qu'elle était "cohérente" avec le changement climatique.
Les vagues de chaleur sont l'une des manifestations les plus criantes du changement climatique que nous connaissons, comme l'a rappelé le Giec dans son dernier rapport. Depuis les années 1950, les pics de chaleur sont devenus plus fréquents et plus intenses, sous l'effet du changement climatique provoqué par l'homme et la combustion d'énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz).
40 °C à Islamabad et Karachi
Jeudi 12 mai, les températures ont grimpé jusqu'à 49,5°C à Jacobabad, dans le centre du pays, d'après le Service météorologique pakistanais, qui précise qu'il pourrait en être ainsi jusqu'à la fin de la semaine. A l'échelle nationale, les températures sont entre 6 et 9°C "au dessus de la normale", le thermomètre affichant vendredi autour de 40 °C dans la capitale Islamabad et les grandes villes de Karachi, Lahore et Peshawar.
Le pays souffre aussi de la sécheresse. Le débit du fleuve Indus a été réduit de 65% cette année "en raison du manque de pluies et de neige", selon un responsable local. Prenant sa source au Tibet, l'Indus traverse l'Inde puis le Pakistan avant de déboucher en mer d'Arabie. Son bassin procure 90% de l'alimentation en eau du Pakistan, selon l'ONU.
La presse pakistanaise a rapporté que des moutons étaient morts d'insolation et de déshydratation dans le désert du Cholistan au Pendjab, la province la plus peuplée et le grenier à céréales du pays. Et le même responsable d'alerte : "Il y a un vrai risque de pénurie de nourriture et de récoltes cette année dans le pays, si ce manque d'eau devait persister."
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