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Érosion côtière : les communes du littoral n'ont pas à "payer seules les conséquences du changement climatique", lance l'association des maires du littoral

Pour Yannick Moreau, président de l’association nationale des maires du littoral, la destruction d'un immeuble de bord de plage en Gironde, symbole de l'érosion des constructions de bord de mer, pose la question de l'investissement public face aux conséquences du changement climatique.
Article rédigé par franceinfo
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Le maire des Sables d'Olonne Yannick Moreau, en octobre 2020. (PHILIPPE REY-GOREZ / FRANCE-BLEU LOIRE OCÉAN)

"Ce ne sont pas" aux communes du littoral "de payer seules les conséquences du changement climatique", lance vendredi 3 février sur franceinfo Yannick Moreau, président de l’association nationale des maires du littoral, alors que doit être détruit ce vendredi "Le Signal", un immeuble du bord de plage à Soulac-sur-Mer (Gironde), menacé par l'érosion côtière. En effet, alors que l'immeuble a été construit à l'origine à 200 mètres du rivage, il n'est plus qu'à une vingtaine de mètres 56 ans plus tard. "La dune a même reculé de 30 mètres rien qu'avec la tempête Xynthia" en 2010, explique Yannick Moreau. Selon le maire des Sables-d'Olonne (Vendée), l'immeuble girondin est devenu "un symbole de l'érosion", mais aussi "un symptôme de ce phénomène naturel, accéléré par le changement climatique, la montée des eaux et par les événements météorologiques exceptionnels".

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La destruction du "Signal" préfigure par ailleurs "un certain nombre de situations difficiles dans certains littoraux français où des habitats, des équipements publics sont menacés par l'érosion et le changement climatique", prévient Yannick Moreau. Face aux nombreuses alertes des scientifiques, à travers notamment les rapports du Giec, l'édile rappelle qu'on "a quelques décennies pour [se] préparer et s'adapter" aux conséquences du réchauffement climatique.

Des annonces gouvernementales attendues

Adapter les littoraux français représentera "quelques dizaines de milliards d'euros d'investissements publics", estime le président de l’association nationale des maires du littoral. Mais il refuse que cela ne soit pris en charge que par les "huit millions d'habitants des littoraux français". Yannick Moreau plaide donc pour la création "d'un fonds dédié qui sera l'expression d'une solidarité nationale pour nous aider à relocaliser, à reconstruire et à indemniser". Il dénonce le système actuel qui fait que "ce n'est plus l'État qui est chargé de lutter contre l'érosion, mais les communes qui sont en première ligne du changement climatique".

Or, Yannick Moreau l'assure, "les communes du littoral ne peuvent pas être tenues pour les seules responsables du changement climatique qui accélère l'érosion" et cette lutte contre le réchauffement climatique ne peut pas reposer "simplement sur les finances des collectivités locales". Le président de l'association nationale des maires du littoral attend donc des annonces de la part du ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, et de la secrétaire d'État chargée de l'Écologie, Bérangère Couillard, en visite ce vendredi à Soulac-sur-Mer.

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