A Bure, les opposants décident de braver l'interdiction de manifester
La préfecture a décidé d'interdire le rassemblement en raison des risques de "troubles graves à l'ordre public".
Les opposants au projet d'enfouissement des déchets nucléaires à Bure (Meuse) ont annoncé, vendredi 2 mars, leur intention de passer outre l'interdiction de manifester décrétée par la préfecture. Devant la perspective de nouveaux "troubles graves à l'ordre public", la préfète de la Meuse, Muriel Nguyen, a pris dans la nuit de jeudi à vendredi un arrêté interdisant "toute manifestation".
Il y a une semaine, pas moins de 500 gendarmes avaient été requis pour l'évacuation manu militari d'une quinzaine d'occupants du bois Lejuc, épicentre de la contestation tandis que leurs bivouacs et barricades étaient détruits par des bulldozers.
"Fort risque d'affrontements avec les forces de l'ordre"
"Plus de 700 opposants sont attendus", a expliqué la préfecture dans l'arrêté. "Un nombre important" d'entre eux présentent un "profil extrêmement inquiétant", ajoute-t-elle. "Cette manifestation n'a pas été déclarée (...) et le parcours autorisé proposé par l'Etat a été rejeté" par les militants, a-t-elle précisé. "Il existe un fort risque d'affrontements avec les forces de l'ordre", étant donné "le caractère jusqu'au-boutiste de certains des opposants", a encore fait valoir la préfète de la Meuse.
S'il y a une tentative physique de réinfiltration du bois et de réoccupation par la construction d'un bâtiment, il y aura une réponse
Muriel Nguyen, préfète de la Meuseà l'AFP
"On est scandalisé. C'est un arrêté liberticide", a répliqué Juliette Geoffroy, porte-parole du Collectif contre l'enfouissement des déchets radioactifs, ajoutant que l'appel au rassemblement lancé par les opposants était "maintenu". Prévu de longue date, il doit être selon eux l'occasion d'"une rencontre inter-comités de soutien et de lutte".
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