Enfouissement de déchets radioactifs à Bure : vingt ans de polémique
Alors que le site de Bure (Meuse), occupé par les opposants au projet d'enfouissement nucléaire, a été évacué par la gendarmerie ce jeudi 22 février, retour sur une polémique vieille d'une vingtaine d'années.
Le centre d'enfouissement de déchets nucléaires de Bure (Meuse) est un projet stratégique pour la filière nucléaire française. Il s'agit d'enterrer à 500 mètres sous terre les déchets les plus radioactifs issus de nos centrales nucléaires. Ces déchets resteront mortellement dangereux pendant 100 000 ans. En tout 80 000 mètres cubes seront répartis dans 300 kilomètres de galeries. Ces déchets seraient acheminés pendant un siècle avant que le site ne soit définitivement fermé. En 1991, le gouvernement est à la recherche d'un site pour stocker les déchets radioactifs. Quatre sites sont étudiés dans la Vienne, le Gard, la Meuse et la Haute-Marne. En 1998, celui de la Meuse, à Bure, est retenu : son sous-sol argileux est idéal, l'argile servirait de barrage à la radioactivité.
Un projet qui divise
Localement, beaucoup d'élus sont favorables au projet, qui a déjà bénéficié de plusieurs dizaines de millions d'euros. Mais les écologistes manifestent régulièrement leur colère. Le projet étant un enfouissement définitif, il pourrait entraîner une pollution irrémédiable en cas de problème. L'autorité de sureté nucléaire émet également quelques critiques : selon elle, les risques d'incendie sont encore trop élevés, 18% des conteneurs de déchets ne sont pas jugés fiables. L'agence nationale des déchets demandera en 2019 l'autorisation de commencer les travaux, le chantier serait alors lancé en 2021 pour une exploitation prévue dès 2030. Elle devrait se poursuivre pendant un siècle.
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